Omicron: Pourquoi le masque en intérieur va rester malgré la levée des restrictions

Malgré la levée des restrictions, le symbole numéro un du Covid n'est pas près de disparaître (photo d'illustration). (Photo: Images By Tang Ming Tung via Getty Images)
Malgré la levée des restrictions, le symbole numéro un du Covid n'est pas près de disparaître (photo d'illustration). (Photo: Images By Tang Ming Tung via Getty Images)

CORONAVIRUS - On n’est pas près de revoir le bout de son nez. Dans la soirée ce jeudi 20 janvier, le Premier ministre Jean Castex et le ministre de la Santé, Olivier Véran, ont annoncé la levée progressive des restrictions contre le Covid. Au programme de ces prochaines semaines notamment: fin du télétravail obligatoire dès le 2 février, réouverture des discothèques et retour des concerts debout pour la mi-février, mais aussi la fin du port du masque obligatoire en extérieur. Une mesure qui s’inscrit dans une certaine continuité.

Depuis quelques semaines, plusieurs tribunaux dont celui de Paris, avaient suspendu l’arrêté rendant le masque obligatoire en extérieur, y voyant “une atteinte excessive, disproportionnée et non appropriée”. La mesure n’était pas particulièrement défendue par des épidémiologistes de renom, dont Dominique Costagliola qui déplorait récemment dans L’Express une mesure symbolique.

Une protection encore nécessaire

Si les piétons seront bientôt libres de se promener le nez au vent, sans doute avec soulagement, le masque n’est en revanche pas près de disparaître de nos espaces clos et intérieurs où le risque de contamination est bien plus grand que ce soit au bureau, au cinéma ou au supermarché.

“Le masque en intérieur est encore une protection nécessaire contre le Covid, surtout quand on a beaucoup de contamination au quotidien”, a notamment expliqué Olivier Véran ce jeudi. Le gouvernement a donc choisi, en la matière, de se laisser une marge de manœuvre.

Dans les discothèques par exemple, Jean Castex a expliqué que cela dépendrait de la situation sanitaire au moment où la décision serait prise. “On ne prendra pas de risques inutiles”, a abondé de son côté Olivier Véran.

Pour les écoles élémentaires, dont la tendance était plutôt ces dernières semaines à la demande et distribution de masques FFP2, le Premier ministre a dit envisager un nouvel allégement du protocole scolaire après les vacances de février. Mais, là encore, tout dépendra de la situation sanitaire. De quoi trancher avec a décision britannique cette semaine de lever d’un seul coup cette obligation dans les écoles, une décision qui n’a par ailleurs pas convaincu tout le corps enseignant.

Par ailleurs, en l’état actuel, les indicateurs ne sont pas forcément au beau fixe en France. Comme Le HuffPost l’explique ici, le Conseil scientifique estime que si le pic de la vague Omicron se fait toujours attendre, c’est en partie parce que les contaminations ont explosé dans les écoles depuis la rentrée des vacances de Noël.

“Il semble que cette remontée s’explique par un regain de l’épidémie chez les moins de 15 ans et chez les 30-44 ans, suggérant un effet important de la rentrée des classes: le virus circule de façon intense chez les plus jeunes et se propage ensuite aux parents”, note le Conseil scientifique. En parallèle, la vaccination patine pour les 5-11 ans: seulement 3% de cette population a été vaccinée jusqu’ici.

Patience et vaccination

En septembre, avant qu’Omicron ne déferle sur l’Europe, et lorsque Delta était encore largement dominant, Matthieu Revest, infectiologue au CHU de Rennes, rappelait à nos confrères de France 3 Régions l’importance que l’épidémie soit bien sous contrôle de façon prolongée, et que la vaccination ait bien avancé dans le monde entier, avant de pouvoir baisser la garde en matière de gestes barrières.

Olivier Véran, jeudi soir, a aussi rappelé qu’à la fin de l’été 2021, l’épidémie circulant à bas bruit, des mesures avaient pu être levées “en confiance”. Le retour à un quotidien normal n’est donc pas à exclure, mais à un certain nombre de conditions. “La vérité d’un jour n’est pas forcément celle du lendemain. S’il n’y avait pas de nouveau variant, une fois que la vague Omicron était passée, nous pourrions nous dire que nous pouvons à nouveau vivre tranquillement sans avoir peur que de nouvelles vagues émergent”, a déclaré Olivier Veran.

Une hypothèse du ministre formulée au conditionnel à dessein. En octobre, alors que le taux d’incidence était autour de 40 pour 100.000 habitants, contre 3000 aujourd’hui, le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, avait évoqué la fin du port du masque au mieux pour le printemps 2022 soit six mois après, “voire 2023”. Un vœu pieux depuis qu’Omicron, nettement plus contagieux, est passé par là.

À voir également sur Le HuffPost: Face au Covid, l’immunité ce n’est pas tout ou rien

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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