OM-OL: les Lyonnais ont-ils demandé le report du match? Explication du quiproquo entre Textor, la LFP et l'arbitre
Il n’y aura pas d’Olympico ce dimanche soir au stade Vélodrome. Le choc entre l’OM et l’OL, comptant pour la dixième journée de Ligue 1, a été reporté après le caillassage du bus lyonnais. Deux vitres du véhicule ont été brisées par des pavés et Fabio Grosso, l’entraîneur des Gones, a été blessé au-dessus de l’œil. Le technicien italien a dû se faire poser des points de suture à son arrivée au stade, le visage ensanglanté. Malgré ce grave incident, John Textor, le propriétaire de l’OL, assure que son équipe souhaitait disputer cette rencontre à Marseille.
Textor: "Une décision indépendante de notre volonté"
"Notre équipe voulait jouer, on a dit qu'on était prêt à jouer, a expliqué l’homme d’affaires américain sur Prime Vidéo. Je suis très fier du capitaine (Alexandre Lacazette, NDLR). C'était très émouvant. On a vu du sang sortir de sa tête. Il n'était pas vraiment lucide, parce qu'il a reçu des éclats aussi. La décision (du report) est indépendante de notre volonté."
"Ce sont des scènes choquantes. Fabio Grosso avait une grosse blessure. J'ai essayé d'avoir une discussion avec lui pour voir comment il allait. Ce n'est pas comme ça que le foot doit se jouer. Je ne sais pas si c'est la décision de l'arbitre, je ne sais pas qui a pris la décision, a poursuivi Textor. La dernière fois que j'ai vu Fabio il attendait un avis médical il n'arrivait pas à tenir une conversation. Il a reçu des éclats de verre, il n'y avait pas que la pierre. Je suis très en colère. Notre coach avait challengé notre équipe pour être prête. Nos fans voulaient voir ce match jouer. Il n'y a rien de pire que ce qui s'est passé."
L’arbitre: "La position de l’OL était clairement de ne pas participer à la rencontre"
Dans la foulée, la Ligue de football professionnel a démenti les propos de Textor en publiant un communiqué affirmant que les Lyonnais n’avaient pas voulu entrer sur le terrain. "L'OL a fait connaître son opposition à prendre part à la rencontre compte tenu des circonstances", a écrit la LFP. Une version appuyée par François Letexier, l’arbitre du match, qui s’est exprimé sur Prime Vidéo. "A été entérinée la décision de l'OL de ne pas participer à la rencontre. Ils ont établi des certificats médicaux vis à vis des deux personnes du staff blessées qui ne pouvaient pas participer à la rencontre. Ils ont également indiqué que les joueurs étaient en état de choc et ne pouvaient pas participer à la rencontre, a fait savoir l’officiel de 34 ans. Lors des réunions de crise, des comptes-rendus sont établis donc tous les propos tenus par toutes les parties prenantes des clubs ont été retranscrits. La position de l'OL était clairement de ne pas participer à la rencontre."
"Dans le cadre d'une cellule de crise, toutes les parties s'expriment, a complété l’arbitre, en précisant que John Textor n’avait pas participé à la réunion de crise qui a débouché sur le report. La position de l'OM était de se référer à la position de l'OL. Il y a eu une prise de conscience de la gravité des faits. Les autorités publiques et le préfet se sont exprimés. Me concernant, il a été établi que le protocole prévoyait que lorsqu'un acteur terrain était blessé et ne pouvait pas participer à la rencontre pour des raisons physiques ou psychologiques, on ne devait pas débuter ou reprendre la rencontre. Mais les premiers qui doivent s'exprimer en premier ce sont les clubs. Très clairement, de manière non équivoque, l'OL a indiqué qu'il ne souhaitait pas participer à la rencontre. A la fois compte tenu de l'état de santé des deux personnes blessées et parce que les joueurs étaient en état de choc."
Un changement d'avis dans le vesitiaire lyonnais?
Quelques instants plus tard, Textor est venu s'exprimer à nouveau en zone mixte. Avec un discours plus nuancé, laissant entendre que les Lyonnais ont changé d'avis au fil des événements. Jusqu'à souhaiter un report du match: "On avait un employé à nous à la réunion. Jai forcé pour y assister. Initialement, nous ne demandions pas à ne pas jouer. On a demandé l'opinion de tout le monde, le staff, les joueurs, ils voulaient disputer la rencontre. C'est ce que j'avais compris. J'ai vu l'arbitre dans la foulée, je suis d'accord avec sa position. Il fallait prendre en considération ce qui allait se passer dans le stade si la rencontre était annulée. Et puis il y avait une évaluation médicale à faire pour notre coach. L'opinion des joueurs a commencé à changer par la suite. On voyait que Fabio Grosso n'était plus lui-même dans le vestiaire..."