OM-OL: Caillassage, "guet-apens", insultes racistes... le témoignage puissant d'un supporter lyonnais après les incidents
"C'était un véritable guet-apens." Les mots sortent de la bouche d'Antoine (le prénom a été modifié). Ce supporter lyonnais d'une trentaine d'années, habitué à faire des déplacements à l'extérieur, était au Vélodrome ce dimanche pour assister à l'Olympico entre Marseille et Lyon. En exclusivité pour BFM Lyon, ce dernier revient sur cette soirée du 29 octobre 2023, qui a rapidement tourné au cauchemar.
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Sur les coups de 19 heures, après le caillassage du bus des joueurs qui a blessé Fabio Grosso et son adjoint Raffaele Longo, des cars de supporters ont également été la cible de projectiles. Antoine était dans l'un d'entre eux. Il raconte: "On est arrivé assez tard à Marseille, il faisait nuit. J'étais dans un car de sympathisants. L'escorte de flics était immense, et pourtant pour arriver au Vélodrome, tu es obligé de passer dans les rues. On savait qu'on allait se faire caillasser", explique-t-il.
"Pour arriver au stade on a traversé une rue complètement en travaux, juste à côté du stade, et donc il y avait des pavés partout par terre, ils avaient munitions illimitées. C'était un véritable guet-apens. Ça a été très long, les flics ont mis longtemps à réagir, ça a dû durer une ou deux minutes. Beaucoup de supporters étaient vraiment choqués. J'étais avec deux personnes handicapées qui faisaient un déplacement pour la première fois. Ils étaient vraiment mal."
"Bougnoules de merde"
Installé dans le parcage visiteur à 20 heures sous la bronca des fans marseillais, Antoine a vu plusieurs drapeaux français, "beaucoup plus que d'habitude", être déployés par les supporters des Gones, ainsi que des passeports. "En général, la Marseillaise est chantée une fois par match, là ils l'ont chanté 15 ou 20 fois. Ces gars-là estiment que les Marseillais sont pas Français, que ce sont des étrangers", poursuit Antoine, qui affirme avoir entendu: "au lieu de trouver Charlie faut trouver un Français", "musulmans de merde" ou encore "bougnoules de merde".
Avant de poursuivre: "Quand un CRS a interpellé un Marseillais descendu sur la pelouse, j'entends dire 'un bougnoule de moins' ou 'les flics on est avec vous faut niquer ces bougnoules'. J'ai bien vu des membres de la Mezza Lyon (groupe de supporters identitaires, ndlr). Sur les chants collectifs, le plus notable c'est en sortant du parcage vers 3 heures que plusieurs dizaines de supporters ont chanté 'bleu, blanc, rouge, la France aux Français'." Conscient que les chants venaient d'une "dizaine de supporters", Antoine n'a pas vu les saluts nazis adressés au virage nord. "Mais les photos et vidéos sont claires."
Ces incidents ayant eu lieu à l’intérieur du stade Vélodrome, le club lyonnais s’expose à des sanctions. Ce lundi matin, la LFP indique que les gestes racistes de supporters dans le stade seront étudiés par la commission de discipline sur la base des rapports qui lui seront envoyés.