OM: Longoria dévoile les dessous du départ de Marcelino
Le 20 septembre dernier, Marcelino quittait son poste d'entraîneur de l'OM, quelques semaines après sa nomination en début de saison. Dans un entretien accordé à RMC Sport ce mardi 14 novembre, le président olympien Pablo Longoria est revenu sur le départ du technicien espagnol, qui était parti après une réunion houleuse avec les supporteurs - réunion lors de laquelle Marcelino n'était pas présent.
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Longoria a "beaucoup discuté" avec Marcelino
Au cours de ces échanges entre la direction et les responsables des supporteurs, des menaces - mais pas des menaces de mort - ont été proférées. "Ce qui s'est passé dans cette réunion était complètement inacceptable. Une situation qu'on ne peut pas accepter dans le monde du football, quels que soient les dirigeants. J'ai transmis à Marcelino le contenu de cette réunion", explique Longoria.
"Je lui ai aussi transmis le sentiment général de l'équipe de direction, ce que l'on avait subi lors de ce rendez-vous. Après, il a pris sa décision en toute liberté, et je la comprends parfaitement."
Pablo Longoria assure avoir "beaucoup discuté" avec Marcelino après cette réunion. Les deux hommes ont pris une décision différente puisque le président du club phocéen est toujours à son poste. Pour le dirigeant, son ancien entraîneur s'est heurté à une différence culturelle.
Habitué à la Liga, Marcelino vivait à Marseille sa première expérience à l'étranger. "Je crois qu'il y a ici une relation et un mode de fonctionnement très particuliers avec les supporteurs", a estimé Longoria. "Ce ne sont pas les mêmes types de relations, ni de comportements des dirigeants envers les associations de supporteurs en Italie ou en Espagne. Je comprends qu'il y ait différents types de visions de ces relations. Ce que l'on doit toujours faire, c'est adapter ce type de relations à l'environnement local."
Longoria ne regrette pas d'avoir adapté le recrutement à Marcelino
Pablo Longoria et ses équipes avaient adapté leur recrutement au style de jeu de Marcelino. Pour le patron de l'OM, avec le recul, cette décision était malgré tout la bonne: "Je crois que, pour avoir de la réussite et créer une forme d'osmose, il faut construire l'effectif avec une idée du football très particulière, adaptée à la mentalité de l'entraîneur."
"Il y a une phrase de Benitez très célèbre en Espagne, qui date des années 2000 quand il était à Valence: 'J'avais besoin d'un canapé, et ils m'ont acheté une lampe'", a ajouté Longoria en revenant sur cet été où le club a répondu aux besoins de Marcelino. "C'est une phrase qui m'a beaucoup marqué quand j'ai débuté dans le football. Je crois beaucoup au travail en commun avec l'entraîneur pour construire un effectif."
"Marseille, ça ne s'apprend pas en une semaine"
Finalement, Marcelino n'aura dirigé que sept matchs avec son groupe, avant la nomination de Gennaro Gattuso. Le technicien espagnol était invaincu en championnat mais avait connu l'élimination dès le troisième tour préliminaire de Ligue des champions. Le style de jeu du coach ne semblait pas non plus vraiment convenir au groupe et aux supporteurs.
Deux mois après son départ, Marcelino a finalement retrouvé un poste, en étant nommé à Villarreal ce lundi, une équipe qu'il avait déjà entraînée par le passé. "Il s'est adapté à Marseille, mais il est resté deux mois au club. Et Marseille, ça ne s'apprend pas en une semaine", a encore commenté Longoria après cette courte expérience.
"Mais ce qui est vrai, c'est que la situation qu'on a vécue est inacceptable dans le monde du football normal, ça a dépassé beaucoup de limites. C'est un type de situation dans laquelle je peux parfaitement comprendre la décision qu'il a prise, en tant qu'acteur totalement concentré sur le sportif", a conclu Longoria sur Marcelino. "Je ne demande pas à tout le monde de penser comme un président de club."