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Olivia Ruiz au JDD : "L'exil est une renaissance nécessairement inaboutie"

La voix, rocailleuse, vient du fond des âges. L'accueil, lui, a tout de la "bohémitude" d'aujourd'hui, parmi les pots de terre cuite et les plantes grasses qui donnent à cette terrasse montmartroise une allure de patio. Utrillo aurait adoré, moins peut-être la blancheur du loft à la décoration contemporaine. Par la porte entrouverte, on distingue une bibliothèque dont les rayons courent du sol au plafond. Gide et Giono côtoient Carver, La Mort de Bunny Munro, des albums des Schtroumpfs et de Ludovic Debeurme. Un exemplaire de Des fleurs pour Algernon, qui raconte la renaissance d'un homme grâce à une opération du cerveau, nous ancre d'emblée dans le vif du sujet.

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Olivia Ruiz lit sans frontière de genre et sans exigence autre que celle du "sonner vrai", comme elle dit. Comme elle écrit, aussi. La Commode aux tiroirs de couleurs*, premier roman de cette touche-à-tout dont on savait jusque-là qu'elle s'inventait et se réinventait comme chanteuse, danseuse, réalisatrice et metteuse en scène, ne se contente pas en effet de caracoler en tête des ventes estivales : il sonne assurément vrai. Une histoire d'exil entre l'Espagne et la France, inspirée des grands-parents de cette toute jeune quarantenaire. Inspirée seulement, car la fiction est venue combler les trop nombreux silences d'une famille où l'on ne s'épanchait pas. "Il n'existe pas de famille sans secret mais la mienne pratique assidûment ce culte-là", avance-t-elle...


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