OL: les révélations de Rothen sur "l'erreur de casting" Fabio Grosso
Toujours incapable de gagner le moindre match, l'OL connait le pire début de saison de son histoire en Ligue 1. Encore battu à domicile par Clermont (1-2) dimanche lors de la neuvième journée de championnat, le club rhodanien se retrouve dernier du classement. Mais la situation ne semble pas encore inquiéter John Textor qui reste confiant pour le maintien. Ce lundi sur RMC, Jérôme Rothen a dénoncé le discours lunaire du propriétaire américain de Lyon.
"Ce qui est lunaire c’est l’arrogance de Textor. Je pense que son petit rire on pourra le ressortir si cela continue de la sorte. Et tout est fait aujourd’hui pour que Lyon continue à dégringoler", a fustigé le consultant dans l'émission Rothen s'enflamme. "Enfin, dégringoler, ils sont derniers au classement mais dégringoler au nombre de défaites. Parce que je ne vois pas comment le club, dans cette situation, peut rebondir."
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"Une méconnaissance totale du monde sportif"
Après l'achat du club et la mise à l'écart de l'emblématique Jean-Michel Aulas, John Textor reste le seul maître à bord. Mais le début de saison ne se passe pas de la meilleure des manières et les choix de l'homme d'affaires américain ne passent pas.
"Je trouve que le discours comme celui de John Textor est incroyable, c’est une méconnaissance totale du monde sportif et du football en Europe qu’il découvre", a encore lâché Jérôme Rothen sur RMC. "Quand il demande si on a vu des équipes descendre avec le jeu de Lyon mais quel jeu? Il analyse quoi? Il analyse l’effectif qu’il a mis en place qui est inapproprié. Il analyse les gens à la tête du sportif, qu’il change comme pour Ponsot qui vient de dégager. Il va en ramener d’autres, des copains à lui. La cellule de recrutement, la manière dont ils travaillent, c’est la Berezina. Tu sors des joueurs de nulle part, que tu ne connais pas."
Grosso déjà en danger
Fraîchement nommé après l'éviction de Laurent Blanc, Fabio Grosso reste sur un nul et trois défaites pour ses premiers matchs à la tête des Gones. Mais les méthodes de l'Italien ne fonctionnent pas et le vestiaire est déjà contre lui, selon l'ancien milieu de Monaco et du PSG.
"Tu te mets en difficulté parce que tu prends un entraîneur qui, soi-disant connaissait l’Olympique lyonnais. J’ai essayé d’avoir des gens du vestiaire, et je les ai eus. Je ne vais pas dire les noms bien sûr car cela pourrait les mettre en difficulté, mais Fabio Grosso est déjà sur la sellette", a ensuite révélé Jérôme Rothen.
"Il n’y a quasiment plus un joueur qui peut se le voir. Il y a des joueurs expérimentés et très expérimentés qui m’ont même dit qu’il était peut-être dans les entraîneurs les plus nuls qu’ils avaient pu avoir. Il s’est mis tout le monde à dos."
Et le consultant d’ajouter: "Il a essayé de recadrer certains. Tout le monde a parlé de Cherki mais il n’y a pas que Cherki. Rayan Cherki il prend cher de la part de Fabio Grosso, plus que les autres, ce qui est ahurissant. Mais cela se voit au niveau des actes car il Grosso le met sur le banc, le punit. Dimanche il l’a encore puni mais ce n’est pas le seul. Sur les méthodes, déjà je vais dire que cela fait 15 jours de trêve internationale et quand tu as un propriétaire comme John Textor qui est capable de te sortir des discours comme ceux de dimanche, s’il était plus ancré dans le football et s’il avait envie de voir que c’est désormais une mission survie, il aurait pu aller voir comment cela se passait et parler avec des cadres du vestiaire."
"S’ils gardent cet entraîneur-là, ils sont morts"
Dernier de Ligue 1 avec déjà six points de retard sur le premier non-relégable, l'Olympique lyonnais va rapidement devoir réagir pour sauver sa place dans l'élite. Mais pour Jérôme Rothen c'est impossible si Fabio Grosso reste l'entraîneur de l'équipe première.
"S’ils gardent cet entraîneur-là, ils sont morts. Ils sont morts et ils vont dégringoler. Oui c’est dur mais tu peux aussi refaire une erreur de casting quand tu le prends. Il faut se dire que la plupart des joueurs ne peuvent plus voir Fabio Grosso", a encore insisté l'international aux 13 sélections chez les Bleus.
"Pendant la trêve, les joueurs qui ne sont pas partis en équipe nationale, ils ont fait deux séances par jour avec du gros travail physique sans ballon et du fractionné. Les mecs étaient rincés avant de jouer Clermont."
Et de conclure sur le cas Grosso: "Derrière, en plus, il y a des choix incroyables. Avant le match de Clermont, dimanche matin, il a convoqué un groupe élargi. A midi il a dit à trois joueurs qu’il n’avait pas besoin d’eux. Ils étaient encore 20 alors que sur la feuille de match il n’y en a pas autant. A 18h, il a dit à un champion du monde comme Tagliafico de rentrer chez lui. Tu dis un à Lepenant qui n’a rien demandé de rentrer chez lui. Même les joueurs expérimentés ne savaient même pas dans quel schéma tactique ils jouaient ce dimanche. Ils ne savaient pas tellement il y avait des rôles hybrides pour tout le monde avec des mecs qui ne parlent même pas français."