Octobre Rose : comment est née la campagne au ruban rose pour sensibiliser au dépistage du cancer du sein
SENSIBILISATION - C’est devenu une coutume : tous les ans, entre le 1er et le 31 octobre, se déroule la grande campagne internationale d’Octobre Rose, qui vise à mieux informer sur le cancer du sein, à sensibiliser au dépistage et à soutenir la recherche. Car malgré son dépistage de plus en plus précoce, le cancer du sein reste à ce jour le plus répandu chez les femmes.
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Selon l’Institut national du cancer (Inca), 61 214 nouveaux cas ont été diagnostiqués en France métropolitaine en 2023. Il occasionne chaque année environ 12 000 décès. Si cette mortalité tend à diminuer depuis plusieurs années, c’est aussi grâce à l’impact qu’a Octobre Rose. En incitant les femmes à se faire dépister, grâce à des mammographies régulières ou l’autopalpation, cette grande campagne améliore les chances de guérison.
Une campagne née outre-Atlantique
C’est en 1985, aux États-Unis, qu’est née la première campagne de sensibilisation au cancer du sein, sous l’impulsion de la National Cancer Society et de l’entreprise pharmaceutique Imperial Chemical Industries. Dès ses débuts, le National Breast Cancer Awareness Month (le mois national de sensibilisation au cancer du sein, ou NBCAM) a été pensé pour promouvoir auprès des femmes la mammographie comme l’outil le plus efficace pour dépister le cancer du sein.
C’est sept ans plus tard que ce mois de dépistage se mue en la campagne Octobre Rose telle que nous la connaissons aujourd’hui. En 1992, Evelyn H. Lauder, vice-présidente de la marque de la marque de cosmétiques Estée Lauder, s’associe Alexandra Penney, alors rédactrice en chef du magazine américain Self, pour créer ensemble un numéro spécial sur le cancer du sein. C’est aussi à cette occasion que le ruban rose devient l’emblème de la lutte contre cette maladie. À l’occasion de la parution du magazine, Estée Lauder distribue des rubans dans ses boutiques new-yorkaises, avant de les afficher sur tous les comptoirs de magasins cosmétiques du pays.
L’année suivante, Evelyn H. Lauder et Alexandra Penney fondent la Breast Cancer Research Foundation, une association à but non lucratif qui soutient notamment la recherche clinique. Son logo ? Le fameux ruban rose, dont la nuance a été déterminée par la marque de cosmétiques. Une couleur « féminine, douce, joyeuse et qui évoque la bonne santé, tout ce que le cancer n’est pas », précise l’association Breast Cancer Action.
Le ruban rose finit par traverser l’Atlantique en 1994, lorsque le groupe Estée Lauder et le magazine Marie Claire créent ensemble l’association « Le cancer du sein, parlons-en ! ». Cette dernière change de nom en 2020 et opte pour « Ruban Rose ».
Dépistage pour les femmes de 50 à 74 ans
Depuis, Octobre Rose charrie chaque année son lot d’initiatives, plus ou moins originales : courses à pied, partenariats de marques avec des fondations pour récolter des fonds, braderies solidaires, collectes de soutiens-gorge, Tour Eiffel illuminée… Créé en 2004, le prix Ruban Rose a notamment permis de reverser 8 millions d’euros à 98 projets de recherche sur le cancer du sein.
Surtout, Octobre Rose a fait comprendre aux femmes l’importance d’autosurveiller sa poitrine et de participer à la campagne de dépistage organisée du cancer du sein : celle-ci concerne toutes les femmes âgées de 50 à 74 ans. Comme le rapporte Santé Publique France, environ 2 620 500 femmes ont réalisé une mammographie de dépistage organisé en 2023, soit un taux national de participation de 48,2 %. C’est mieux qu’en 2022 (44,8 % de taux de participation), mais encore largement insuffisant. Pourtant, cette détection précoce permet à 99 femmes sur 100 d’être en vie cinq ans après le diagnostic.
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