Ocean Viking : qui sont les migrants qui doivent débarquer à Toulon ?

Des migrants sur un bateau en bois secourus par l'ONG française SOS Méditerranée Ocean Viking, lors d'une opération de sauvetage au large de la Tunisie le 1er août 2021.
Des migrants sur un bateau en bois secourus par l'ONG française SOS Méditerranée Ocean Viking, lors d'une opération de sauvetage au large de la Tunisie le 1er août 2021.

La France a autorisé le navire humanitaire Ocean Viking à accoster au port militaire de Toulon vendredi 11 novembre. Se trouvent à bord encore 230 migrants secourus en Méditerranée.

Après trois semaines d’errance en mer, l’Ocean Viking a trouvé un port. Le navire humanitaire qui transporte toujours 230 migrants secourus en Méditerranée va accoster vendredi matin au port de Toulon, a annoncé Gérald Darmanin. Le ministre de l'intérieur a dénoncé le "comportement inacceptable" de l’Italie qui a refusé d’accueillir le bateau, alors qu’une règle européenne stipule que le navire doit débarquer dans le port plus proche. En conséquence, la France a suspendu un accord de répartition des réfugiés avec Rome.

Plus tôt dans la matinée ce jeudi, une évacuation sanitaire de quatre passagers de l’Ocean Viking, trois migrants et un accompagnant, a été organisée vers l’hôpital de Bastia, en Corse, à la demande de SOS Méditerranée. "L’un des patients est instable et ne réagit pas aux soins prodigués à bord depuis le 27 octobre, a précisé une porte-parole de l’ONG. Les deux autres ont subi des blessures en Libye qui, en raison du long délai de traitement, risquent maintenant d’avoir des conséquences négatives à long terme."

A bord de l’Ocean Viking se trouvent des Libyens, des Nigérians, des Tchadiens, des Maliens et des Soudanais. Parmi eux, il y a 40 mineurs non accompagnés et quatre enfants de moins de 4 ans, trouvés en danger grave et imminent en mer, sur six embarcations impropres à la navigation et dangereusement surchargées. Ils ont été secourus par le navire humanitaire dans la zone de recherche et sauvetage libyenne et maltaise.

"En Lybie, la situation est très très compliquée"

Abdel, rescapé de l’Ocean Viking, affirme dans une vidéo publiée par SOS Méditerranée "avoir eu beaucoup de traumatismes liés à la violence des gangs en Lybie". Un autre passagé du bateau explique avoir fui son pays en guerre, le Mali, avant d’aller en Libye. Il témoigne de son passage dans ce pays : "Il y a beaucoup de punitions, il y a des tortures, la situation est très très compliquée". Et d’ajouter : "Nous sommes tous des vivants voulant être libres".

De nombreux migrants quittent leur pays d’origine pour fuir la famine ou la guerre avant d’arriver en Libye où ils sont traités comme des esclaves. "Ces personnes sont coincées dans un pays ravagé par le conflit, où le non-respect de la loi et l’impunité permettent aux bandes criminelles de prospérer", dénonce Amnesty International. Les migrants sont nombreux à tenter de quitter le pays et rejoindre l’Europe à bord d’embarcations de fortune.

Mais depuis que les gouvernements européens ont adopté des mesures destinées à fermer la voie maritime et à maintenir ces personnes en Libye, elles sont davantage arrêtées. "Partout en Libye, ils vendent des gens. Nous avons été enlevés et frappés", témoigne Farah. Un rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) publié en novembre 2022 dénonce les violations commises contre les migrants en Libye pour les inciter à repartir dans leurs pays d’origine.

VIDÉO - Quelles sont les règles d’accueil des bateaux de migrants ?