Obono en esclave dans Valeurs Actuelles : enquête ouverte pour "injures à caractère raciste"

Valeurs Actuelles a dépeint la députée LFI, Danièle Obono, comme une esclave dans sa dernière parution. Le procureur de la République de Paris a décidé d'ouvrir une enquête.

Le parquet de Paris a ouvert ce lundi une enquête pour "injures à caractère raciste" à la suite de la représentation de la députée Danièle Obono en esclave dans le magazine Valeurs Actuelles. Les investigations sont confiées à la Brigade de la répression de la délinquance contre la personne de la Direction régionale de la police judiciaire, précise le parquet dans un communiqué.

Une "publication révoltante"

Dans un récit de sept pages publié jeudi par le magazine ultra-conservateur, la députée de Paris, à la peau noire, "expérimente la responsabilité des Africains dans les horreurs de l'esclavage" au XVIIIe siècle, selon la présentation qu'en fait le magazine. Des dessins de Danièle Obono, collier en fer au cou, accompagnent ce "roman de l'été".

Dénonçant "une insulte à (ses) ancêtres, sa famille" et "à la République", elle a dit samedi soir "réfléchir" à porter plainte. Cette publication est selon elle "une souillure qui ne s'effacera pas", mais surtout "l'aboutissement d'un acharnement médiatique" contre elle.

Le chef de l'Etat Emmanuel Macron a appelé la députée samedi pour lui faire part de sa "condamnation claire de toute forme de racisme", selon l'Elysée. Le Premier ministre Jean Castex a déploré sur Twitter une "publication révoltante (qui) appelle une condamnation sans ambiguïté", assurant partager "l'indignation de la députée".

"On est libre d’écrire un roman nauséabond, dans les limites fixées par la loi. On est libre aussi de le détester. Moi je le déteste et suis (aux) côtés" de la parlementaire, a écrit le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti.

Excuses présentées par l'hebdomadaire

Mais, a répondu le magazine d'opinion sur Twitter, "il s'agit d’une fiction mettant en scène les horreurs de l'esclavage organisé par des Africains au XVIIIe siècle", "terrible vérité que les indigénistes ne veulent pas voir".
Sur BFMTV, Tugdual Denis, directeur adjoint de la rédaction de Valeurs Actuelles, a fait amende honorable. "On comprend, avec la charge symbolique extrêmement violente de cette image, que Danielle Obono soit choquée. On s'excuse auprès d'elle à titre personnel", a-t-il dit, assurant que son journal n'était "pas raciste".

Article original publié sur BFMTV.com

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