Obligation du port du masque: peu de verbalisations, beaucoup de pédagogie

Le port du masque est obligatoire dans certaines zones de Paris, notamment dans le quartier touristique de Montmartre  - ALAIN JOCARD © 2019 AFP
Le port du masque est obligatoire dans certaines zones de Paris, notamment dans le quartier touristique de Montmartre - ALAIN JOCARD © 2019 AFP

"On assume, c'est tolérance zéro." A Nice, après 10 jours de prévention, l'heure est à la verbalisation. Entre mardi et jeudi, 460 contraventions ont été dressées par les policiers municipaux pour non-port du masque. Depuis le 5 août, et l'arrêté préfectoral, il est en effet obligatoire d'être masqué dans un vaste périmètre englobant le centre-ville et le bord de mer.

Nice fait partie de ces centaines de villes françaises concernées par l'obligation du port du masque à l'extérieur, qui pourrait s'étendre dans les prochaines semaines alors que le Premier ministre Jean Castex a annoncé vouloir étendre "le plus possible" cette mesure afin de lutter contre l'épidémie de coronavirus qui connaît un regain.

Plus de pédagogie

La ville tenue par Christian Estrosi fait figure d'exception quant au nombre de verbalisations. À Lille, où le port du masque est obligatoire depuis le 3 août, seules 30 contraventions de classe 4 - contravention prévue pour le non-respect de l'obligation - ont été dressées. Dans le même temps, les policiers municipaux ont procédé à 11.000 rappels à l'ordre.

"Ils font plutôt de la prévention, de la pédagogie, explique-t-on à la mairie de Lille. Ils peuvent verbaliser mais les interventions sont là pour rappeler les règles d'usage."

Le temps de la pédagogie, c'est aussi ce qu'a décidé d'appliquer pendant quinze jours la préfecture de police de Paris. Dans la capitale, le port du masque est obligatoire depuis ce lundi 11 août dans les zones dites à forte fréquentation de personnes. Pour l'instant donc, pas de verbalisations avec une amende de 135 euros mais 10.000 rappels à l'ordre réalisés par les seuls 1.500 agents de sécurité de la ville, dédiés à ce travail de prévention, fondamental pour la Mairie de Paris.

"Il faut faire de la sensibilisation de la prévention, de la pédagogie, martèle Nicolas Nordman, adjoint à la maire de Paris en charge de la prévention et de la sécurité. Quand les gens sont dans une zone dense, il faut porter systématiquement le masque. Nous espérons que la verbalisation ne sera pas nécessaire et que le bon sens va prévaloir."

D'autres villes bientôt concernées par l'obligation

En cette période estivale, les rues de la capitale se sont vidées, notamment avec l'absence de touristes. La rentrée, et le retour des vacanciers chez eux, peuvent faire craindre une multiplication des comportements bravant l'obligation du port du masque. "Ce que l'on gagne aujourd'hui avec la prévention, c'est autant de gagné dans la lutte contre la circulation du virus", estime l'adjoint à la sécurité.

"La priorité, c'est de faire en sorte que les gens se réapproprient le port du masque. Le message que l'on souhaite faire passer, c'est de porter le masque quand la situation l'impose, et même s'il ne s'agit pas d'une zone concernée par l'obligation. C'est-à-dire acquérir le réflexe de porter le masque."

D'autant que la capitale a été placée en zone active de circulation du virus ce vendredi. Une extension à toutes les rues de l'obligation de porter le masque fait partie des hypothèses à l'étude en concertation avec la préfecture de police de Paris et les autorités sanitaires. "Les choses ne sont figées", rappelle Nicolas Nordman.

D'autres villes, comme Toulouse ou Montpellier, ont elles-aussi choisi pour l'heure la prévention avant la répression. Ailleurs, comme à Lyon ou Bordeaux, la mesure d'obligation du port du masque va entrer en vigueur dans les prochains jours.

Article original publié sur BFMTV.com