Obésité et formes graves du Covid-19 : des chercheurs français établissent le lien

Obésité et formes graves du Covid-19 : des chercheurs français établissent le lien

Dans une étude publiée dans The Lancet, des chercheurs des CHU de Lyon et Lille ont démontré la corrélation entre les personnes souffrant d'obésité et les formes sévères du Covid-19.

Le Ministère des Solidarités et de la Santé a lancé l’alerte : la population en situation d’obésité, c’est-à-dire présentant un IMC supérieur ou égal à 30 kg/m2, figure parmi les personnes les plus vulnérables à l’épidémie du Covid-19. Une étude menée par les Hospices civils de Lyon et le CHU de Lille et publiée par la revue internationale The Lancet Diabetes and Endocrinology vient de le démontrer scientifiquement.

À Lyon, le docteur Cyrielle Caussy et le professeur Emmanuel Disse du service d’Endocrinologie Diabète et Nutrition et du centre Intégré de l’Obésité des HCL ont mené cette étude auprès de 340 patients hospitalisés pour une pathologie au Covid-19, dont 230 patients n’ayant pas développé des complications (68%) et 110 patients (32%) ayant développé une forme sévère du Covid-19. Résultat : 85 (25%) des 340 patients touchés par une forme sévère du Covid-19 souffraient d’obésité. À noter qu’en 2014, 15,3% de la population française était obèse en France. “Les patients atteints d’obésité et de COVID-19 sont, comparativement à la prévalence de l’obésité au sein de la population générale, significativement plus nombreux qu’attendu à être admis à l’hôpital (+35 %)”, indiquent les Hospices civils de Lyon dans un communiqué.

Renforcer les mesures de prévention

Un constat particulièrement flagrant en réanimation. Les obèses sont, en effet, deux fois plus nombreux que dans la population générale. Pis, les personnes souffrant d’obésité “sont également deux fois plus nombreuses dans les autres services recevant des patients Covid-19”, comme en unité de soins intensifs.

Dans le cadre de cette étude, les professeurs lillois François Pattou et Merce Jourdain ont mené une étude auprès de 124 patients touchés par le Covid-19. Ils ont constaté la même tendance qu’à Lyon. “Les patients atteints d’obésité, pourraient donc être plus exposés à développer des formes sévères de COVID-19 nécessitant une hospitalisation, voire une réanimation”, affirment-ils.

En France, 8 millions de personnes sont touchées par l’obésité. Cette étude vise à alerter la population mais aussi et surtout à “renforcer les mesures de prévention, voire à prioriser l’accès aux soins, à la vaccination et aux futurs traitements pour ces patients”, conclut le communiqué des HCL.