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Obésité chez l’enfant : le poids et le sexe des parents pourraient être des facteurs de risque

Obésité chez l’enfant : le poids et le sexe des parents pourraient être des facteurs de risque

Selon une étude de la City, University of London, l’obésité « se transmet » plus souvent par la mère que par le père. L’âge et le sexe des enfants doivent également être pris en considération.

Le surpoids chez l’enfant est-il influencé de la même manière par celui de la mère ou du père ? Les enfants sont-ils prédisposés à l’obésité ? C’est pour répondre à ces questions que des scientifiques de la City, University of London, ont mené une étude baptisée « Is the Intergenerational Transmission of Overweight Gender Assortative? », “comprenez la transmission intergénérationnelle du surpoids est-elle sexospécifique ?”.

Il en ressort que les risques pour les enfants d’être en surpoids ou obèses sont plus élevés si les parents le sont aussi. Par ailleurs, les enfants dont la mère est obèse ou en surpoids, courent plus de risques de l’être également comparé à l’influence du poids de leur père. Pis, si leurs deux parents sont obèses ou en surpoids, les données indiquent que la probabilité pour les garçons d’être en surpoids ou obèses est plus forte que celle des filles. Le sexe des enfants auraient donc un fort impact dans cette transmission.

Le sexe de l’enfant a une incidence

Pour parvenir à ces conclusions, la professeure Mireira Jofre-Bonet du Department for Economics de la City, University of London et Joan Costa-Font, professeur en économie de la santé à la LSE, ont analysé un ensemble de données de la Health Survey for England, une étude statistique sur la santé des personnes vivant en Angleterre. Ils se sont appuyés sur le graphique de l’indice de masse corporelle (IMC) pour étudier 14 401 familles entre 1995 et 2009. Selon les indicateurs, les enfants sont classés selon trois groupes d’âge : le pré-scolaire (de la naissance à 5 ans), l’école primaire (de 6 à 11 ans) et les adolescents (de 12 à 16 ans). L’âge des parents, leur santé mentale, leur consommation d’alcool et de cigarettes, leur situation socio économique, leur situation d’emploi et leur origine ethnique est également prise en compte.

Les chercheurs ont ainsi établi que “la transmission de l’obésité par les deux parents, par le père ou par la mère dépend essentiellement du sexe de l’enfant”, déclare la professeure Jofre-Bonet. “Les adolescents de sexe masculin dont les deux parents sont en surpoids ou obèses font face à une probabilité plus forte de l’être à leur tour”, ajoute la professeure. Il semblerait également que la transmission “soit plus forte quand la mère est en surpoids, plutôt que le père”, précise-t-elle.

L’âge de l’enfant est à prendre en considération

Selon cette même étude, les risques pour les enfants de souffrir d'obésité seraient également liés à leur âge. “Si seul leur père est en surpoids et qu’ils sont plutôt à l’école primaire, la probabilité qu’ils soient en surpoids est plus forte, mais ils courent moins de risques d’être obèses qu’un garçon âgé de 5 ans ou moins. Si seule la mère est obèse, la probabilité pour un garçon âgé de 5 ans ou moins de l’être à son tour augmente”, indique la professeure.

En comparant ce résultat aux filles, la professeure explique : “Nous constatons que chez les filles, la corrélation entre le surpoids ou l’obésité de l’enfant à celui ou celle de sa mère est plus importante qu’elle ne l’est avec le poids de son père. Les filles en âge d’aller à l’école et dont la mère est en surpoids ou obèse possèdent une probabilité accrue de l’être également. Les adolescentes dont la mère est obèse courent également davantage de risques d’être en surpoids ou obèses.”

De surcroît, l’écart d’âge entre les parents et leur progéniture (notamment la mère) pourrait également exercer une influence sur le poids de l'enfant : plus l'écart est grand, plus le risque de surcharge pondérale serait important, en particulier chez les filles.

La situation des parents joue un rôle

Mais alors, comment expliquer de telles données ? L’alimentation, l’activité physique ainsi que la situation socio économique des parents pourraient être une piste. “Nous constatons que les parents à faibles revenus courent davantage de risques de se retrouver en surpoids, de même que leurs enfants”, explique la professeure. Un constat que les chercheurs jugent alarmant. “Les conclusions de l’étude sont importantes puisqu’elles laissent entendre qu’une attention particulière a besoin d’être portée aux familles où les deux parents sont en surpoids”n explique Mireia Jofre-Bonet de la City, University of London.