Obama s'explique sur l'envoi de forces spéciales en Syrie

Le président américain Barack Obama a déclaré que sa décision d'envoyer plusieurs dizaines de membres des forces spéciales en Syrie pour conseiller les forces de l'opposition en lutte contre l'Etat islamique n'annulait pas sa promesse de ne pas envoyer de troupes au sol. /Photo prise le 2 novembre 2015/REUTERS/Carlos Barria

WASHINGTON (Reuters) - Le président américain Barack Obama a déclaré lundi soir que sa décision d'envoyer plusieurs dizaines de membres des forces spéciales en Syrie pour conseiller les forces de l'opposition en lutte contre l'Etat islamique n'annulait pas sa promesse de ne pas envoyer de troupes au sol. "Gardez à l'esprit que nous avons déjà mené des opérations spéciales et qu'il ne s'agit en fait que d'une extension de ce que nous continuons de faire", a-t-il dit lors d'une interview accordée à NBC. C'est la première fois que le président s'exprime publiquement sur ce sujet depuis que le déploiement de troupes des forces spéciales dans le nord de la Syrie a été rendu public vendredi par la Maison blanche. "Nous n'envoyons pas de troupes américaines combattre sur les lignes de front avec l'EI", a-t-il poursuivi. "J'ai été cohérent depuis le début en disant que nous n'allions pas combattre comme nous l'avons fait en Irak avec des bataillons et des occupations. Cela ne règle pas le problème." En annonçant cette décision, la Maison blanche a précisé que moins de 50 membres des forces spéciales seraient déployés dans le cadre de cette mission de "formation, de conseil et d'assistance". Mais la présence de troupes américaines au sol, même si elles restent en retrait, constitue bien un tournant dans la réponse des Etats-Unis à la menace que représente l'organisation djihadiste. Jusqu'à lors, Washington s'en était tenu à des frappes aériennes. Et en septembre 2013, un an avant les premiers bombardements aériens en Syrie, Obama avait déclaré: "Je n'enverrai pas de soldats américains au sol en Syrie." Au cours de l'année écoulée toutefois, il a quelque peu atténué son message, précisant qu'il n'ordonnerait pas le déploiement de "troupes de combat". Ce tournant s'amorce alors que la Russie et l'Iran ont intensifié leur soutien militaire au régime de Bachar al Assad et que l'administration américaine est soumise à des pressions pour en faire davantage contre l'EI. (Peter Cooney; Henri-Pierre André pour le service français)