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Obama et Cameron contre "l'idéologie toxique" de l'islam radical

WASHINGTON (Reuters) - Le président américain Barack Obama et le Premier ministre britannique David Cameron se sont engagés vendredi à lutter contre "l'idéologie toxique" des extrémistes islamiques, estimant que les services d'espionnage devaient pouvoir être en mesure de suivre à la trace les militants sur internet. Les deux hommes se sont entretenus pendant deux jours à la Maison blanche dans un contexte d'inquiétudes croissantes en Europe au sujet du danger posé par ces extrémistes après des attaques qui ont fait 17 morts à Paris et des opérations de police préventives menées en Belgique. "Nous sommes confrontés à une idéologie toxique et fanatique dont l'ambition est de dévoyer l'une des plus grandes religions du monde, l'islam, de provoquer des conflits et de semer la mort et la terreur. Avec nos alliés, nous l'affronterons, où qu'elle apparaisse", a déclaré David Cameron lors d'une conférence de presse conjointe. Barack Obama a dit de son côté que le Premier ministre britannique et lui étaient arrivés à la conclusion que la réunion d'informations et une réponse militaire étaient insuffisantes pour résoudre le problème. Il a ajouté que les deux pays allaient plancher sur "des stratégies visant à contrer l'extrémisme violent qui radicalise les recrues et qui incite des personnes, notamment des jeunes, à s'engager dans le terrorisme". La capacité des extrémistes à communiquer en ligne et à faire de la propagande sur internet pose un défi aux autorités. Barack Obama et David Cameron se sont dits inquiets au sujet de nouveaux systèmes de cryptage susceptibles d'empêcher les Etats de suivre la trace d'extrémistes sur le point de lancer une attaque. La protection des données personnelles sur internet est devenue un sujet très sensible dans le monde occidental depuis qu'Edward Snowden, un ancien consultant de la National Security Agency (NSA), a révélé en 2013 un programme massif de surveillance du gouvernement américain. "Nous ne demandons pas des accès dérobés" pour mettre la main sur des communications électroniques, a déclaré David Cameron. "Nous croyons fermement (...) à des procédures juridiques qui doivent aider à préserver la sécurité du pays", a-t-il ajouté. Barack Obama a déclaré que les questions soulevées par les défenseurs de la vie privée ont été "utiles" au débat, ajoutant que des garde-fous juridiques étaient en place pour éviter que les Etats ne se transforment en "Big Brother". Le président américain a ajouté que le gouvernement fédéral avait travaillé avec des sociétés technologiques afin de voir comment faire pour que la préservation des données privées n'empêche pas la tenue d'enquêtes. "Les réseaux sociaux, internet sont le vecteur principal utilisé par ces organisations terroristes pour communiquer", a souligné Barack Obama. (Steve Holland et Roberta Rampton, Benoît Van Overstraeten pour le service français)