Barack Obama tente de relativiser les conséquences du Brexit

PALO ALTO, Californie (Reuters) - Barack Obama a tenté vendredi de relativiser les conséquences que la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne risquent d'avoir sur la reprise économique américaine, sur les relations commerciales entre les Etats-Unis et l'Europe et sur l'entente entre alliés européens. Le président américain s'est dit convaincu que la procédure du Brexit s'accomplirait d'une manière ordonnée et a souhaité que son pays continue d'entretenir une "relation particulière" avec la Grande-Bretagne et conserve des liens étroits avec l'Union européenne. "Alors que la relation entre le Royaume-Uni et l'UE va changer, il y a une chose qui ne sera pas modifiée, c'est la relation particulière qui existe entre nos deux nations", a déclaré le président américain dans un discours prononcé lors d'une conférence de chefs d'entreprise à l'université de Stanford en Californie. "Cela va perdurer. L'UE restera l'un de nos partenaires indispensables", a-t-il ajouté. Barack Obama s'est entretenu au téléphone avec le Premier ministre britannique, David Cameron, et avec la chancelière allemande, Angela Merkel, après le résultat du référendum de jeudi qui a vu la victoire des partisans du "Leave". "Je suis certain que le Royaume-Uni est déterminé à une sortie en bon ordre de l'UE", a ajouté le président américain souhaitant que son pays et la Grande-Bretagne "s'attachent à garantir la croissance économique et la stabilité financière". Lors d'une visite à Londres en avril, Barack Obama avait appelé les Britanniques à se prononcer pour le maintien dans l'Union européenne. "Je dois avouer que nous aurions aimé une issue différente. Nous aurions préféré un résultat différent", a commenté le vice-président américain Joe Biden en visite en Irlande vendredi. Le Brexit enterre de manière quasiment certaine les espoirs de Barack Obama de parvenir à conclure le partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (TTIP) entre les Etats-Unis et l'Union européenne avant la fin de son mandat en janvier. Pour Heather Conley, directrice du programme européen au Centre pour les études stratégiques et internationales de Washington, le TTIP "va probablement être reporté". "Pour être honnête, le TTIP ne connaîtra aucune avancée avant 2018 au plus tôt", a-t-elle dit. Le représentant américain au Commerce, Michael Froman, a indiqué vendredi qu'il évaluait les conséquences de la décision des Britanniques sur le TTIP mais que les discussions avec ses homologues européens et britanniques se poursuivraient. "L'importance du commerce et de l'investissement est indiscutable dans nos relations à la fois avec l'Union européenne et avec le Royaume-Uni. La logique économique et stratégique du TTIP demeure forte", a-t-il dit. (Roberta Rampton, Pierre Sérisier pour le service français)