Mais où va le Burkina Faso ?

Après le Mali et la Guinée, un troisième pays d'Afrique de l'Ouest est maintenant dirigé par une junte.
Après le Mali et la Guinée, un troisième pays d'Afrique de l'Ouest est maintenant dirigé par une junte.

Alors que se joue actuellement la Coupe d'Afrique des nations au Cameroun, à quelques milliers de kilomètres s'opère une tout autre compétition : « la coupe d'Afrique de l'Ouest des coups d'État ». « Après un dribble diabolique qui a désarçonné la défense malienne et son libero, feu Ibrahim Boubacar Keïta, le colonel Assimi Goïta a adressé une courte passe au colonel Mamady Doumbouya, qui, après avoir donné le tournis à Alpha Condé […], a fait un long centre au colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui d'une tête imparable a cloué au pilori le gardien de but burkinabé Roch Marc Christian Kaboré. »

La métaphore du journal burkinabé Wakat Séra résume bien les péripéties politiques qui ont secoué la sous-région ces derniers mois. Après Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020 et Alpha Condé en septembre dernier, Roch Marc Christian Kaboré a donc lui aussi été contraint d'abdiquer face aux revendications d'une partie de son armée. Le 24 janvier, après deux jours d'incertitude autour de sa disparition, la lettre de démission du président a été publiée sur le compte Facebook de la Radiodiffusion Télévision du Burkina (RTB).

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Des « frustrations au sein de la grande muette »

Pour le quotidien national Le Pays, ce putsch n'a « rien d'étonnant », car « les conditions semblaient toutes réunies pour ». Premier facteur à l'origine de la destitution du président : le malaise des militaires. D'après le j [...] Lire la suite