"Il n'y a pas de nourriture, d'eau, d'électricité": un Français évacué de la bande de Gaza témoigne
"Un long voyage". 48 heures après l'annonce par la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna de leur évacuation de la bande de Gaza, les 34 Français qui ont quitté ce vendredi l'enclave palestinienne, bombardée sans relâche par l'armée israélienne, ont atterri à l'aéroport d'Orly, en région parisienne, tard ce dimanche.
Un bus a été affrété pour conduire les passagers dans un hôtel proche de l'aéroport, beaucoup de familles n'ayant pas de logement en France ou de proches pouvant les accueillir, a appris BFMTV.
Selon le témoignage d'un Français d'origine palestinienne recueilli par BFMTV à l'aéroport d'Orly, les évacués ont dû attendre plus de 24 heures vendredi avant de pouvoir quitter la bande de Gaza et rejoindre l'Égypte.
Depuis, le point de passage a été fermé. Aucun blessé palestinien et aucun étranger ou binational n'ont été évacués dimanche de la bande de Gaza vers l'Égypte via le terminal de Rafah, pour le deuxième jour consécutif, ont indiqué des responsables égyptien et palestinien, rapporte l'AFP.
"On a besoin de la paix"
"J'ai été bloqué pour sortir de Gaza", a expliqué l'un des ressortissants évacués au micro de BFMTV, remerciant les équipes du "consulat français à Jérusalem" et la représentation française en Égypte.
"Gaza, c'est fermé. Et c'est très compliqué. Il n'y a pas de nourriture, pas d'eau, d'électricité, de réseaux de connexion de portable", raconte cet homme.
"Tout le monde est bloqué et les gens vivent difficilement, comme dans une grande prison", dénonce-t-il. "On a besoin de la paix", plaide-t-il.
Les lignes téléphoniques et d'internet dans la bande de Gaza ont été coupées dimanche soir par Israël, pour la troisième fois depuis le début de la guerre. Les évacués n'ont donc pas de moyen pour prévenir leurs familles qu'ils sont bien rentrés en France.
Peu après la mise en place de ce black-out, l'armée israélienne a lancé de très intenses bombardements à Gaza-ville et d'autres zones dans le nord de la bande de Gaza, souligne l'AFP.
Sous couvert d'anonymat, une source au sein du gouvernement du Hamas a indiqué à l'AFP qu'"aucun étranger ne partira (de la bande de Gaza, via le passage de Rafah, NDLR) tant que les blessés seront bloqués".
Dimanche, Washington a annoncé que plus de 300 Américains ou résidents américains et membres de leur famille avaient été évacués depuis les premiers passages mercredi à Rafah. L'Egypte assure, elle, aider à évacuer "environ 7.000" étrangers et binationaux de la bande de Gaza.