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"Il n'y aura pas de réponse politique": que va dire Emmanuel Macron sur la réforme des retraites ce mercredi?

Le président de la République Emmanuel Macron, le 10 mars 2023 à l'Élysée (Paris). - Emmanuel Dunand
Le président de la République Emmanuel Macron, le 10 mars 2023 à l'Élysée (Paris). - Emmanuel Dunand

Ne rien attendre pour ne pas être déçu. Voilà l'état d'esprit de plusieurs membres de la majorité présidentielle à la veille de l'interview d'Emmanuel Macron, diffusée sur BFMTV à 13h ce mercredi, après l'adoption de la réforme des retraites au Parlement notamment par le recours à l'article 49.3 à l'Assemblée nationale.

Après ce que les opposants au texte ont qualifié de "passage en force" et de "déni de démocratie", le gouvernement Borne est plus que jamais fragilisé. Au point de pousser la Première ministre à démissionner? Selon nos informations, le président de la République a exclu à court terme une dissolution de l'Assemblée nationale, un remaniement du gouvernement ou un référendum.

"Ce ne sera pas le grand soir", confie à BFMTV un cadre de la majorité aux attentes proches de zéro pour demain.

"On n'attend pas grand chose" confirme un député Renaissance, "il n'y aura pas de réponse politique et ce n'est pas étonnant. Il déteste réagir à chaud. Il se laisse 3 semaines".

"Ça va continuer à chauffer"

Une réponse à double détente annoncée ce matin par le président lui-même, lors d'une réunion avec les chefs de la majorité à l'Élysée. Objectif de demain pour le président: tenter d'apaiser et de refixer le cap. Avant de trancher autour de la mi-avril selon nos informations.

"Ça va continuer à chauffer dans la rue", pronostique un représentant de la majorité.

L'Élysée et Matignon espèrent-ils une semaine de répit et un essoufflement du mouvement porté depuis deux mois par l'intersyndicale? "Je pense que tout le monde ne mesure pas les risques devant nous", craint un ministre présent aujourd'hui autour de la table du déjeuner à Matignon.

Mise en garde du patron de Renaissance

L'intersyndicale a appelé dès la semaine dernière à une nouvelle journée de manifestation ce jeudi 23 mars, un appel relayé depuis par les partis de gauche. Lors d'une autre réunion un peu plus tôt, cette fois-ci à l'Élysée, le patron de Renaissance Stéphane Séjourné a alerté.

"Si nous ne tirons pas d’enseignements, nous passerons d’un gouvernement avec une majorité relative à un gouvernement minoritaire".

"S'il est minoritaire et qu’aucun texte ne peut plus passer, on aura à tirer d’autres conclusions plus radicales pour le gouvernement", a enfin estimé le secrétaire général du parti présidentiel alors que 19 députés LR ont voté la motion de censure du groupe Liot.

Une communication maladroite et tardive, mais bienvenue?

Après le rejet de la motion de censure transpartisane à neuf voix près, le gouvernement semble aujourd'hui sur la sellette. Une situation qui semble avoir poussé Emmanuel Macron à vouloir reprendre la main, après un long silence et plusieurs erreurs de communication de l'exécutif.

"Ça aurait été mieux qu'il parle plus tard, quand ce sera plus calme" analyse un cadre Renaissance, "mais en termes de communication, il faut rapidement mettre fin au bal des incompétents".

Article original publié sur BFMTV.com