NUPES : pourquoi l’accord des courants au PS s’est fracassé en Ariège, un mois après avoir été scellé
POLITIQUE - Un mois après le difficile congrès de Marseille, la trêve conclue entre Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol a volé en éclat au Parti socialiste.
Le Conseil national du parti a entériné ce samedi 11 mars son soutien à la députée LFI-NUPES sortante Bénédicte Taurine dans la législative partielle de l’Ariège, et le courant de Nicolas Mayer-Rossignol, qui a voté contre, a été exclu de la direction.
Le conseil national a acté le soutien à la députée NUPES-LFI, par 156 voix pour et 135 contre, soit 21 voix d’écart.
Le premier secrétaire délégué Nicolas Mayer-Rossignol et les partisans de son courant ont voté contre ce choix défendu par le Premier secrétaire Olivier Faure dans le cadre de l’accord de gauche NUPES conclu en mai dernier avec LFI, EELV et le PCF, préférant soutenir une candidate PS dissidente, Martine Froger.
Les proches d’Olivier Faure avaient fait savoir qu’aucun poste de secrétaire national ne serait accordé à ceux qui choisiraient de soutenir la socialiste dissidente.
Conséquences : si Nicolas Mayer-Rossignol, qui ne cache pas ses réticences vis-à-vis de LFI, reste premier secrétaire délégué comme décidé au Congrès de Marseille, il est le seul représentant de son courant au sein de la direction nationale.
Nicolas Mayer-Rossignol dénonce « un coup de force »
Un choix de cohérence, pour Olivier Faure : « dans une direction, il faut qu’on indique justement la même direction. Je ne veux pas qu’on puisse dire qu’il y a une direction qui ne sait pas où elle va », a-t-il expliqué dans son discours de clôture.
Dans une direction, nous devons tous indiquer… la même direction. Je refuse que l’on puisse dire que la direction n… https://t.co/ilNhrxq4hg
— Olivier Faure (@faureolivier) Voir le tweet
Mais Nicolas Mayer-Rossignol a dénoncé « un coup de force ». « Est-ce que la direction souhaite rassembler, ou cliver et faire un bloc contre un bloc ? », s’est-il interrogé devant la presse.
« Comment rassembler la gauche si on n’est pas capable de rassembler sa sensibilité politique », a-t-il ajouté, affirmant qu’il continuerait à « être un homme libre qui porte nos convictions socialistes ».
Un "coup de force" pour rompre l'accord de Marseille? Je ne peux le croire. En démocratie, débattre est sain. En ti… https://t.co/6tTO414km0
— Nicolas Mayer-Rossignol (@NicolasMayerNMR) Voir le tweet
Ce vote entérine la division du parti entre les pro et les anti-NUPES, un mois après le congrès de Marseille, où Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol se sont disputé la victoire pendant plusieurs jours, à coups d’accusations de fraudes.
Mais les deux courants avaient fini par trouver un accord pour intégrer ensemble la direction, qui n’aura tenu qu’un mois.
Les tenants du 3e courant du parti, celui de la maire de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy, très hostile à la NUPES, qui lors du congrès avaient choisi de ne pas intégrer la direction, ont eux aussi voté contre le soutien à la députée NUPES.
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