La NUPES face à plusieurs défis, un an après sa création express

La Nupes doit répondre à plusieurs défis, un an après sa création express
La Nupes doit répondre à plusieurs défis, un an après sa création express

POLITIQUE - Des bougies et des défis. La NUPES cherche un second souffle, un an après sa création express « en 15 jours et 13 nuits ». Les dirigeants LFI, EELV, PS, PCF, et Générations se sont réunis mardi 2 mai pour commencer à écrire l’« acte II » de cette alliance née il y a un an, après l’échec de la gauche – alors divisée – à la présidentielle.

Les 151 députés se sont également retrouvés le lendemain, mercredi, pour un séminaire commun. Le but de ces réunions ? Trouver comment élargir cette coalition, graisser les rouages, dessiner une alternative crédible pour 2027, le tout sans s’écharper sur l’épineuse question des futures échéances électorales.

La réunion des responsables qui a duré trois heures, n’avait « pas vocation à sortir avec une liste d’annonces », selon les mots d’un participant à l’AFP. Il n’empêche, les conclusions qui en ressortent pour l’instant, entérinent certes le souhait des différents partis de continuer la lutte contre la réforme des retraites. Elles montrent, aussi, que les désaccords sont tenaces pour la suite.

La montagne européenne

Dans ce contexte, le dossier le plus délicat est à n’en pas douter la question des européennes de 2024. LFI met la pression pour une liste commune à ce scrutin qui lui est peu favorable, une stratégie « incontournable » pour Manuel Bompard, alors que les écologistes, dont c’est l’élection phare, s’y refusent (pour la plupart).

La secrétaire nationale du parti écologiste, Marine Tondelier, avait prévenu avant la réunion qu’elle souhaitait que son parti constitue sa propre liste pour « aller chercher des électeurs en plus » en 2024, avant une candidature commune pour l’élection présidentielle de 2027. « Cela est désagréable et irrespectueux de la part de notre partenaire Insoumis. Il ne faut pas confondre “convaincre” et “contraindre” », lançait même la cheffe des écolos au JDD, le 30 avril à propos des appels du pied réguliers des mélenchonistes sur la question.

Saluant une réunion qui « a eu le mérite de la sincérité et de la franchise », Marine Tondelier a plaidé pour que la NUPES se poursuive « dans le respect », tout en confirmant le refus des écolos pour les européennes.

Une fin de non-recevoir que déplorent les insoumis, Manuel Bompard, leur coordinateur national, en tête. « À cette heure, il faut reconnaître que nos propositions se heurtent à des difficultés. Il ne sert à rien de le cacher », constate-t-il dans un long fil de messages « d’anniversaire » sur les réseaux sociaux.

« Les écologistes ont indiqué qu’ils souhaitaient présenter leur propre liste aux élections européennes et n’ont pas montré un grand enthousiasme pour le déploiement local de la NUPES. Nous ne partageons pas ces positions et nous pensons qu’elles sont une erreur », résume le numéro 1 de la France insoumise.

Des cailloux dans la chaussure

La réunion semble effectivement avoir révélé d’autres dissensions sur la stratégie et la nature même du fameux « acte II » de la NUPES pour les mois et les années à venir. Manuel Bompard explique avoir proposé une déclinaison de l’alliance dans les départements et une Agora pour « permettre une porosité » entre la coalition politique et les autres formes d’engagement. Des initiatives qui séduisent le Parti socialiste, pas forcément les autres partenaires.

Les communistes « ont refusé toute proposition d’approfondissement », affirme un participant à la réunion du 2 mai à l’AFP, et « ont même appelé à construire autre chose, en parlant de la NUPES comme d’un boulet ». « Il y a un accord pour que la NUPES reste, notamment au niveau parlementaire », a de son côté tempéré le chef de file des députés PCF André Chassaigne, devant la presse, le lendemain.

Mais dans le sillage d’un Fabien Roussel qui estime la NUPES « dépassée », le député du Puy-de-Dôme affirme que la gauche ira « d’échec en échec », si elle « reste recroquevillée sur la simple NUPES telle qu’elle est aujourd’hui. »

Dans ce contexte, les communistes ne sont pas les plus allants non plus sur l’autre question qui commence à agiter les états-majors : une candidature commune à la future présidentielle. Ailleurs, l’hypothèse fait quasiment l’unanimité, chacun ayant acté l’impossibilité de faire gagner la gauche en partant divisé en 2027. En revanche, si l’enjeu paraît encore lointain, la manière d’arriver à désigner le candidat ou la candidate unique - à travers une primaire ou non - pourrait bien former un autre caillou dans la chaussure NUPES. Gageons qu’elle aura, d’ici là, atteint l’âge de raison.

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