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Pour le gouvernement, à chaque problème son numéro d’urgence

Le gouvernement vient de mettre en place un nouveau numéro d'urgence, cette fois destiné à lutter contre les punaises de lit.
Le gouvernement vient de mettre en place un nouveau numéro d'urgence, cette fois destiné à lutter contre les punaises de lit.

Le ministre chargé du Logement vient de présenter un numéro d’urgence pour tenter de lutter contre les punaises de lit. Une aide téléphonique que le gouvernement apprécie particulièrement et qu’il propose à tour de bras.

Le gouvernement a décidé de prendre à bras le corps un problème sanitaire qui fait son grand retour depuis quelque temps : les punaises de lit. Et quoi de mieux, pour lutter contre ces nuisibles qu’un… numéro d’urgence ? C’est en tout cas l’une des annonces faites par Julien Denormandie, le ministre chargé de la Ville et du Logement, qui a présenté son plan de prévention ce jeudi 20 février.

Une crise, un numéro

Depuis qu’Emmanuel Macron est à la tête du pays, c’est une méthode consommée. À chaque problème, son numéro vert. Une stratégie appliquée pour des crises ponctuelles, comme après l’incendie de l’usine chimique Lubrizol à Rouen. Le 0800 009 785 avait alors été mis en place pour informer sur les conséquences sanitaires.

Le très actuel coronavirus Covid-19 a lui aussi droit à son numéro d’urgence, ouvert de 9h à 19h tous les jours. Mais il est uniquement réservé… aux “question qui ne concernent pas la santé”, comme l’a présenté l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn.

Autre problème ponctuel, mais régulier : la canicule. À l’été 2018, un numéro gratuit a été mis en place par la Direction générale de la santé pour permettre aux appelants “d’obtenir des conseils pour se protéger et protéger son entourage”. Une ligne qui a également servi l’été suivant.

Le grand retour du 3919

Pour le gouvernement, les cellules téléphoniques ne sont pas uniquement utiles en cas de crise ponctuelle. Elles peuvent aussi être un recours pour les difficultés plus profondes.

Si le 3919, numéro d’aide aux femmes victimes de violences a été créé dans les années 1990, il a été remis au goût du jour à grand renfort de communication le 3 septembre dernier (3/9/19), jour du lancement du Grenelle des violences conjugales. Parmi les divers mesures avancées par le gouvernement pour tenter d’enrayer ce fléau, celle d’élargir les horaires de cette ligne téléphonique.

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Suicide, précarité, insalubrité...

Les exemples sont encore nombreux. Une vague de suicide dans la police ? Christophe Castaner a annoncé, le 9 septembre dernier, la création d’un numéro d’urgence “anonyme, confidentiel et gratuit” pour pouvoir s’adresser à des psychologues, en plus d’un plus large “programme de prévention”.

Quelques jours après, c’est un numéro d’urgence pour les personnes vivant dans des logement insalubres qui était présenté par le ministère de la Cohésion des territoires et collectivités.

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Après la tentative d’immolation par le feu d’un étudiant en situation de grande précarité, en novembre dernier à Lyon, la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, avait promis des mesures. Dont… un numéro d’urgence pour “informer les étudiants sur les bourses et les aides relevant du ministère et [...] les accompagner vers les services sociaux, dans l’objectif de faciliter les démarches pour obtenir rapidement un soutien financier d’urgence”. Problème, lesdits étudiants ont remarqué qu’il ne s’agissait pas d’un numéro vert mais gris, non surtaxé mais dont la communication est au tarif normal (et donc payante pour certains forfaits).

Le petit dernier en date : une plateforme téléphonique à destination des pédophiles, afin de leur proposer un suivi adapté. Le numéro en est, pour l’heure, au stade de l’expérimentation dans six sites.

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