Nuit de la philo : l'époque des populismes

Un graffiti à Caracas, au Venezuela, représentant l'ancien président Hugo Chávez, et le héros Simón Bolívar, «libérateur de l'Amérique latine».

Si le populisme de gauche peut être positif pour la démocratie, en la radicalisant et en l'étendant à tous les secteurs de la société, le populisme de droite est une menace, car il exclut des groupes entiers. Les deux versions sont susceptibles de graves dérives. Francisco Cortès Rodas intervient à la deuxième Nuit de la philosophie à l'Unesco, à Paris.

Tribune. La démocratie a toujours été menacée. Aujourd’hui, par le populisme, mais en d’autres temps non moins troublés, par le despotisme et la tyrannie. Quand un dirigeant détient le pouvoir absolu, par exemple Napoléon ou Staline, il abroge l’espace public, qui devient son espace personnel. En philosophie politique, on considère que c’est un des plus grands fléaux pour une société, car cela revient à supprimer l’espace de délibération démocratique et à priver les citoyens de toute possibilité de s’intéresser à la chose publique.

La corruption est aussi une grave menace pour la démocratie. En Amérique latine, nous avons vu récemment que les ressources publiques étaient confisquées par des minorités animées d’une avidité effrénée de richesses. Aujourd’hui, avec des dirigeants d’extrême droite comme Trump, Erdogan, Poutine ou Bolsonaro, le danger c’est le populisme, une conception particulière et moralisante qui décrit le monde politique en recourant à des préceptes moraux, péremptoires et cohérents : le peuple est bon, vertueux ; et les élites, corrompues et moralement inférieures.

Nous constatons que les politiciens et les partis populistes de droite et de gauche ont du succès un peu partout dans le monde depuis plus de deux décennies. Le populisme de droite, qui est apparu dans certains pays d’Europe et qui domine aux Etats-Unis, exerce une très forte séduction sur les travailleurs, les jeunes, les Blancs, les nouvelles églises, la classe moyenne aisée. Heider, Orbán, Marine Le Pen, le Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni, Geert Wilders, Jaroslaw Kaczynski, Alexander Gauland de l’AfD, Donald Trump et (...)

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