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"Nuit espagnole" : à l'intérieur du musée Picasso

Sur un bristol noir, deux mots en lettres blanches : "Guernica project", accompagnées d'un sésame ouvrant les portes du musée Picasso de 21 heures à l'aube. "À l'attaque!", ont répondu les deux destinataires de l'étrange invitation, curieux de découvrir une exposition dont la pièce maîtresse, réalisée au lendemain du bombardement de la ville basque par les fascistes, est absente. Avec des bouteilles de vin et quelques fantômes pour toute compagnie, ils délaisseront Morphée le temps d'une nuit fiévreuse, enfermés de leur plein gré dans l'hôtel particulier de la rue de Thorigny.

 

Traversée nocturne au Musée Picasso

"Titiller l'esprit d'un fantôme avec un grand brûlé de l'art, l'idée me plaisait", avoue le scribe de cette Nuit espagnole, chargé de mettre des mots sur les dessins au charbon que son turbulent acolyte réalise au fil des salles traversées, des œuvres rencontrées, les lèvres empourprées par le précieux nectar.

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On m'a fait ­savoir que s'il y avait un ­Guernica en Algérie, je serais dans le tableau…

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"Artiste bouillonnant d'un feu inextinguible" dont le travail est mondialement reconnu, Adel Abdessemed grandit dans une Algérie marquée par une décennie de guerre civile et assiste, en mars 1994, à l'assassinat par le Groupe islamique armé (GIA) du directeur des Beaux-Arts d'Alger où il étudiait alors. "Mon seul objectif, c'était d'être Picasso pour faire Guernica. Mais on m'a fait ­savoir que s'il y avait un ­Guernica en Algérie, je serais dans le tableau…" Guerre ...


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