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Nucléaire : La nuit tombe sur Fessenheim

C’est fait : on a fermé le dernier réacteur de la plus vieille centrale nucléaire de France. Tout un symbole.

Le soir où tout s’est arrêté, ils étaient une vingtaine, rassemblés dans la salle d’exploitation. Les « rondiers » étaient revenus du « terrain », où leur métier consiste à écouter le ronronnement pour traquer les anomalies. Dans la salle, les opérateurs se préparaient à désactiver le cœur vibrant du réacteur. L’équipe de service, ce soir-là, avait déjà enchaîné plusieurs nuits difficiles.

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Quatre jours plus tôt, un orage avait endommagé une ligne de haute tension, provoquant l’arrêt automatique de la centrale. Un militant antinucléaire avait interprété cette « panne » comme un signe : il était urgent de fermer la « centrale grabataire ». Mais ce n’était pas une panne. « C’est comme quand la foudre tombe sur votre maison, explique Rudy Lee, un jeune ingénieur. Ça fait sauter les plombs, ce qui signifie que le disjoncteur fonctionne. Pas que la maison est bonne à jeter ! » A côté de lui, Anne Laszlo, la déléguée syndicale CFE Energies, opine du chef. Pour se faire comprendre, il faut souvent utiliser des métaphores. La foudre, ça parle. Surtout en ce moment, quand les gens de « Fes » sentent que le ciel leur tombe sur la tête. Lorsque les moteurs se sont arrêtés, le vendredi 26 juin, à quatre jours de la fin, certains ont été tentés de tout laisser en l’état. « Le processus de décision a été tellement long que cela a miné les gens », explique Marc Simon-Jean, le directeur du site. Mais il a suivi la procédure et relancé le dernier réacteur. Il n’a pas eu tort. Puis un « message S » est arrivé, envoyé par le Réseau de transport d’électricité (RTE). Un problème à la centrale de Cattenom, près de Thionville, fragilisait le réseau. A quelques heures de sa(...)


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