Nucléaire iranien: Les USA ne ferment pas la porte à l'idée de Téhéran
par Arshad Mohammed et Humeyra Pamuk
WASHINGTON (Reuters) - Le département d'Etat américain a affiché mardi sa réticence à propos de l'idée de l'Iran que Washington et Téhéran prennent des mesures synchronisées pour revenir dans le cadre de l'accord sur le nucléaire iranien, mais un représentant américain a dit que cette position ne devait pas être perçue comme un rejet.
Mohammad Javad Zarif, le ministre iranien des Affaires étrangères, a déclaré lundi qu'un moyen de sortir de l'impasse avec les Etats-Unis sur la question serait qu'un représentant de l'Union européenne coordonne le retour des deux pays à l'accord international de 2015.
L'ancien président américain Donald Trump a retiré en 2018 les Etats-Unis de l'accord et rétabli les sanctions économiques contre l'Iran, qui s'est depuis affranchi de certaines restrictions de l'accord sur le nucléaire.
Jusqu'à la proposition de Zarif lundi, l'Iran ne s'était pas montré disposé à revenir dans le cadre du Plan d'action global commun (PAGC, ou JCPOA en anglais) sans que les Etats-Unis n'assouplissent au préalable leurs sanctions contre le pays.
L'administration Biden a insisté par le passé sur la nécessité que Téhéran respecte à nouveau les engagements prévus par l'accord avant que les Etats-Unis n'en redeviennent partie prenante.
"Nous n'avons eu (...) aucune discussion avec les Iraniens, et je ne m'attends pas à ce que nous en ayons avant que des mesures initiales soient effectuées", a déclaré le porte-parole du département d'Etat, en référence aux consultations que l'administration Biden entend mener avec le Congrès américain, des alliés et des partenaires.
"Il y a de nombreuses étapes dans ce processus (...) avant d'arriver au point où nous pourrons discuter directement avec les Iraniens et serons disposés à une quelconque proposition", a ajouté Ned Price.
Un autre représentant américain, s'exprimant sous couvert d'anonymat, a indiqué que les déclarations de Ned Price ne devaient pas être considérées comme un rejet de l'idée émise par Mohammad Javad Zarif, mais reflétaient plutôt le fait que l'équipe de Joe Biden en charge du dossier iranien prenait à peine ses marques et s'était engagée à mener de vastes consultations.
"Il n'y a pas de rejet", a dit ce représentant. "Nous n'avons pas commencé à négocier avec l'Iran, ni avec personne d'autre, parce que notre priorité est de consulter" avec des partenaires signataires de l'accord sur le nucléaire iranien et des partenaires dans la région, a-t-il ajouté.
(version française Jean Terzian)