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Nucléaire iranien : quand les imams chiites historiques inspirent les négociations

Le président iranien Hassan Rohani, lors d'une conférence de presse à Téhéran, le 13 juin 2015.

Les douze années de tractations sur le nucléaire ont oscillé entre la ligne Hussein et celle de son frère Hassan, deux imams du VIIe siècle de notre ère.

Les grands imams historiques du chiisme seraient-ils les conseillers invisibles de la délégation iranienne à Vienne, où les négociations sur le nucléaire durent depuis douze jours ? Ce ne serait pas la première fois qu’ils sont appelés à la rescousse par les dirigeants de la République islamique. En général, quand il s’agit de batailles à mener, c’est Hussein, le troisième des douze imams, qui est convoqué. Le héros tragique de Kerbala, qui a péri en 680, au terme d’un supplice christique, incarne la figure du résistant idéal : celui que l’on appelle aussi «le prince des martyrs» a refusé toute compromission avec le cruel calife Yazid, quitte à y laisser sa vie et celle de ses compagnons. C’est pourquoi il a été constamment invoqué pendant la guerre contre l’Irak (1980-1988), notamment chaque fois que l’ONU cherchait à imposer un cessez-le-feu, le conflit lui-même apparaissant comme une réminiscence de la bataille de Kerbala.

Hassan, homme de compromis

Bien différent est son frère aîné Hassan, le deuxième imam du chiisme, martyr lui aussi – il mourut empoisonné – mais qui incarne exactement le pôle contraire, l’esprit de compromis. Les «mojtahed» (dignitaires religieux) disent même de lui qu’il fut «le plus magnanime parmi les gens et le plus facile de caractère». Pour faire simple, Hassan a accepté de laisser le califat à Mouawiyya, le gouverneur de Damas, à la condition qu’il le lui rende à sa mort, une promesse qui ne sera pas tenue et débouchera sur l’avènement de la dynastie (sunnite) des Omeyyades. Les douze années de négociations sur le nucléaire ont donc oscillé entre la ligne Hussein et celle de son frère Hassan.

Même si les négociations butent encore aujourd’hui sur de durs obstacles, dont la question d’importation de certaines armes conventionnelles, c’est plutôt l’imam Hassan qui tient la corde. En tout (...)

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