Nucléaire iranien: le directeur de l'AIEA en Iran, le pays se rapproche du seuil de la bombe
Arrivé ce vendredi à Téhéran, Rafael Grossi doit s'entretenir avec plusieurs responsables iraniens dont le président Ebrahim Raïssi. Ce voyage est le premier depuis l'interruption des négociations qui visaient à relancer l'accord sur le nucléaire iranien. L'AIEA dit avoir trouvé en Iran des traces d'uranium proches d'un niveau militaire.
Rafael Grossi a été accueilli à l'aéroport par le porte-parole de l'Agence iranienne de l'énergie atomique, Behrouz Kamalvandi, pour une visite de deux jours. Il a rencontré le directeur de cette agence, Mohammad Eslami, ainsi que plusieurs responsables iraniens, notamment le président Ebrahim Raïssi.
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a décelé en Iran des particules d'uranium enrichi à plus de 83%. 90% sont nécessaires pour fabriquer une bombe atomique. Le rapport doit être officiellement publié la semaine prochaine mais le chiffre est déjà connu, notamment des autorités françaises qui parlent « d'un développement sans précédent, extrêmement grave ».
L'Iran de son côté assure que ce niveau d'enrichissement de l'uranium a été atteint de façon involontaire.
Lors de sa visite, Rafael Grossi va essayer d'en savoir plus et d'obtenir « un renforcement de l'accès au site et une augmentation du nombre d'inspections », selon une source diplomatique à Vienne, où siège l'agence spécialisée de l'ONU.
Dans le cadre de l'accord nucléaire de 2015, l'Iran limitait à 20% son taux d'enrichissement d'uranium. Lorsque les États-Unis de Donald Trump ont quitté ce compromis historique, Téhéran s'est progressivement affranchi de ses obligations et depuis l'été 2022, il n'y a même plus de négociations internationales pour tenter de ressusciter l'accord.