Noël Le Graët laisse entendre qu'il votera pour Sepp Blatter

PARIS (Reuters) - Le président de la Fédération française de football (FFF), Noël Le Graët, a laissé entendre jeudi qu'il maintiendrait sa confiance aux équipes en place à la FIFA, dont son président Sepp Blatter, malgré le scandale de corruption qui l'éclabousse. Sept des membres les plus influents de l'instance ont été arrêtés à la demande des autorités américaines, mercredi en Suisse, où une enquête a été ouverte sur les conditions d'attribution des deux prochaines Coupes du monde. Parmi les personnes visées figurent des proches de Sepp Blatter, qui n'est pas mis en cause lui-même, et beaucoup, dont la confédération européenne, l'UEFA, ont demandé un report de l'élection à la présidence de la FIFA, prévue vendredi. Le dirigeant suisse de 79 ans brigue un cinquième mandat. Interrogé jeudi sur Europe 1, le président de la FFF a dit penser que le congrès de la FIFA et l'élection auraient lieu comme prévu. "Je vois mal les deux tiers des votants, les présidents de fédérations, demander le report", a-t-il dit. S'il a regretté que Michel Platini, président de l'UEFA et "meilleur candidat" selon lui, ait renoncé à se présenter pour diriger la plus haute instance du football, il a laissé entendre que le maintien des hommes en place lui conviendrait. "Nos rapports avec la FIFA sont de grande qualité", a dit Noël Le Graët, qui sait aussi gré à la FIFA d'avoir attribué à la France l'organisation de la Coupe du monde féminine en 2019 et l'a rappelé. "J'aime bien rendre quand quelqu'un m'a donné quelque chose", a-t-il dit. Dans les colonnes du Parisien, il soulignait que "Sepp Blatter n'est pas mis en cause dans les différentes procédures judiciaires, à moins que j'aie raté un épisode" et disait ne pas connaître l'adversaire du président sortant, le prince jordanien Ali ben al Hussein. Si le monde du sport est particulièrement affecté, des voix politiques se sont aussi élevées depuis mercredi, notamment en Grande-Bretagne, pour réclamer le départ de Sepp Blatter. La France, elle, reste plus prudente. Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, a jugé jeudi qu'un report de l'élection serait raisonnable. "Cela fait beaucoup d'années qu'il y a des accusations de corruption dans ce milieu. La raison serait qu'on prenne un peu de temps, qu'on regarde ce qui est fondé, pas fondé, ensuite les instances se prononceront mais là, ça va donner une image désastreuse", a-t-il dit sur France Inter. "Je dis ça à titre personnel, mais ça me paraîtrait du bon sens" de reporter l'élection, a-t-il ajouté. (Gregory Blachier)