Washington accentue la pression sur le Venezuela, appel à l'Onu

Les Etats-Unis, qui considèrent le président socialiste vénézuélien Nicolas Maduro comme illégitime, ont imposé lundi de nouvelles sanctions contre quatre gouverneurs du pays et appelé à une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies. /Photo prise le 7 février 2019/REUTERS/Carlos Barria

par Roberta Rampton et Luis Jaime Acosta

BOGOTA (Reuters) - Les Etats-Unis, qui considèrent le président socialiste vénézuélien Nicolas Maduro comme illégitime, ont imposé lundi de nouvelles sanctions contre quatre gouverneurs du pays et appelé à une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies.

Ces mesures annoncées par Washington ont coïncidé avec la visite du vice-président américain Mike Pence à Bogota, où se réunissait le Groupe de Lima pour débattre des moyens d'accentuer la pression sur Nicolas Maduro.

Créé en 2017, le Groupe de Lima rassemble 14 pays d'Amérique et des Caraïbes qui réclament une sortie de crise pacifique au Venezuela.

Après les violences du week-end qui ont bloqué l'acheminement d'un convoi d'aide humanitaire dans ce pays en crise, le département américain du Trésor a annoncé des sanctions à l'encontre de quatre gouverneurs considérés comme pro-Maduro. Leurs avoirs éventuels aux Etats-Unis sont bloqués.

Les États-Unis souhaitent que les 15 membres du Conseil de sécurité appellent officiellement à la tenue d'une élection présidentielle libre avec des observateurs internationaux. La Russie a proposé un projet de résolution concurrent. La date de mise aux voix de ces deux textes n'est pas précisée.

A Bogota, Mike Pence a déclaré que le blocage de l'aide avait renforcé la détermination des Etats-Unis à soutenir le chef de l'opposition et président par intérim autoproclamé, Juan Guaido.

Au moins trois personnes ont été tuées et près de 300 blessées samedi dans des heurts, alors que des convois humanitaires affrétés avec le soutien des États-Unis tentaient sans succès d'entrer au Venezuela.

"Nous sommes à 100% avec vous", a déclaré Mike Pence avant le début de la réunion. "Je tiens à vous assurer, président Guaido, que les événements tragiques de ce week-end n'ont fait que renforcer la détermination des États-Unis à se tenir à vos côtés (...)."

"DES SANCTIONS ENCORE PLUS FORTES DANS LES JOURS À VENIR"

Le vice-président américain a appelé les pays membres du groupe de Lima à geler immédiatement les avoirs de la compagnie pétrolière publique PDVSA, visée depuis le 28 janvier dernier par de lourdes sanctions de Washington.

Il a aussi promis pour les "jours à venir (...) des sanctions encore plus fortes contre les réseaux financiers corrompus du régime".

"Nous travaillerons avec vous tous pour récupérer jusqu'au dernier dollar qu'ils ont volé", a déclaré Mike Pence, assis à côté de Juan Guaido, qui a quant à lui réclamé une minute de silence pour les personnes tuées au cours du week-end.

Le président vénézuélien autoproclamé demande au Groupe de Lima, - qui réunit entre autres pays le Brésil, la Colombie, le Canada, le Mexique mais pas les Etats-Unis - d'envisager toutes les options, y compris une intervention, pour évincer Maduro.

L'organisation devrait toutefois réitérer son opposition à l'usage de la force lors de la réunion de Bogota, ont déclaré des participants et des sources diplomatiques.

Le Trésor américain a annoncé l'imposition de sanctions contre Omar Jose Prieto, gouverneur de l'État de Zulia, dans le nord-ouest du pays, à la frontière avec la Colombie, Ramon Alonso Carrizalez, gouverneur de l'Apure et ancien ministre de la Défense, Jorge Luis Garcia, gouverneur de Vargas et ancien chef de l'armée et Rafael Alejandro Lacava, gouverneur de l'État de Carabobo et allié de Maduro.

"Les tentatives du régime illégitime de Maduro de bloquer l'aide internationale destinée au peuple vénézuélien sont honteuses", a justifié le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, dans un communiqué.

(Avec Michelle Nichols, Helen Murphy, Julia Symmes Cobb, Mitra Taj, Aislinn Laing et Lisandra Paraguassu; Danielle Rouquié et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)