Les nouvelles bêtes à Goncourt

BALTEL/SIPA

L’Académie Goncourt vient de faire connaître sa première sélection d’ouvrages, la deuxième (réduite de moitié) sera divulguée le mois prochain. Afin de meubler cette insoutenable attente, on consultera avec profit l’éphéméride d’un genre nouveau composée par Jean-Yves Le Naour et Catherine Valenti. Chacun des prix Goncourt décernés depuis 1903 y fait l’objet d’une fiche détaillée sur son contenu et sur les chemins volontiers tortueux qui menèrent vers la consécration… et parfois l’oubli. Qui se souvient encore de Francis Walder, récompensé en 1958 pour Saint-Germain ou la Négociation ? Qui lit encore Rabevel ou le Mal des ardents de Lucien Fabre, préféré en 1923 à Mauriac, Kessel, Morand ou Larbaud ? Dans le pays le plus littéraire et le plus politique au monde, rien d’étonnant par ailleurs à ce que les débats autour du meilleur roman de l’année dépassent le simple arbitrage des élégances textuelles. Comme en 1918, où eut lieu « un véritable duel entre la littérature de tranchées, Les Croix de bois de Dorgelès, et la littérature de paix, désengagée, représentée par À l’ombre des jeunes filles en fleurs de Marcel Proust. »

Quelques fameux épisodes trouvent bien sûr place dans ce feuilleton national, comme le prix refusé par Julien Gracq en 1951 pour Le Rivage des Syrtes ou la formidable mystification signée Romain Gary, lauréat une seconde fois du Goncourt (ce qu’interdisent les statuts de l’Académie) sous le pseudonyme d’Emile Ajar pour La Vie devant soi. Au total, beauc...


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