En Nouvelle-Zélande, l’aéroport de Dunedin interdit les câlins d’au revoir de plus de 3 minutes

Le panneau récemment installé dans la zone dépose-minute de l’aéroport néo-zélandais de Dunedin a suscité de vives réactions.
Julie Ann / Facebook Le panneau récemment installé dans la zone dépose-minute de l’aéroport néo-zélandais de Dunedin a suscité de vives réactions.

INSOLITE - « Inhumain », « tyrannique », « grossier » … Quand il a décidé d’interdire les câlins qui s’éternisent dans la zone de dépose-minute, Daniel de Bono ne s’attendait certainement pas à déclencher des réactions aussi viscérales. L’intention du PDG de l’aéroport de Dunedin, situé au sud de la Nouvelle-Zélande, était même louable : permettre à chacun et chacune de profiter de ses proches avant de prendre son vol, fluidifier la circulation et assurer la sécurité aux abords du terminal.

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C’était compter sans la viralité d’une photo du panneau d’interdiction, prise par une voyageuse et postée le 9 octobre sur Facebook. On peut y lire : « Durée maximum des câlins : 3 minutes. Pour des adieux plus longs, veuillez utiliser le parking ».

En l’espace de quelques jours, le cliché a généré plus de 56 000 mentions « j’aime » et suscité des milliers de commentaires, dont certains postés par des internautes outrés par cette initiative. « J’espère que c’est une blague ! », demande l’une d’entre eux, tandis qu’un autre écrit : « Rappelez-moi de ne jamais me rendre dans cet aéroport ! ». Au contraire, beaucoup estiment la mesure « juste » en expliquant que d’autres aéroports font payer l’attente au dépose-minute ou ne permettent même pas de s’arrêter pour dire au revoir. « Les files d’attente pour déposer les enfants à l’école devraient être dotées d’un panneau similaire (durée maximale du câlin : 10 secondes) », écrit même une femme sous la publication.

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Interrogé au micro de la station de radio RNZ, Daniel de Bono a reconnu que cette nouvelle signalétique avait suscité « beaucoup de bruit » mais qu’il « essayait de s’en amuser ». « Nous ne sommes pas ici pour dire aux gens combien de temps ils doivent se serrer dans les bras, mais plutôt pour leur dire de passer à autre chose et de laisser la place aux autres », a-t-il déclaré.

Pas d’« unité spéciale » pour contrôler la durée des câlins

Parmi les commentaires publiés sous la photo, une question revient à plusieurs reprises : comment l’aéroport de Dunedin compte-t-il vérifier que les voyageurs et leurs proches ne dépassent pas le temps imparti ? « Vous voulez dire que quelqu’un est là avec un minuteur, disant à tout le monde que les 3 minutes sont passées ? », s’interroge une internaute, tandis qu’une autre plaisante : « S’il vous plaît, dites-moi où je peux postuler pour le poste de gardien de police des câlins !? Imaginez, vous allez au travail et vous gâchez la journée de tout le monde. »

En réalité, « l’aéroport ne disposera pas d’une unité spéciale de police des câlins chargée de faire respecter cette règle », a précisé Daniel De Bono à RNZ. En revanche, le personnel pourra demander poliment aux personnes qui s’attardent de se garer plutôt au parking.

Comme le relèvent certains internautes, de telles zones, appelées « Kiss and Fly », existent déjà dans d’autres aéroports, comme celui d’Aalborg au Danemark ou celui de Nice en France. Le panneau de l’aéroport de Dunedin a en tout cas suscité le débat, voire des questions philosophiques, comme celle postée par cet utilisateur de Facebook : « Qui sont les gens que je serrerais dans mes bras pendant 3 minutes ? Il y en a très peu, pour la plupart de la famille, et un ami de longue date. Mais malgré l’humour de ce panneau, c’est quelque chose auquel il faut réfléchir. La vie est courte. »

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