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Nouvelle-Zélande : la légende noire de Minnie Dean, tueuse d’enfants

Amaury da Cunha
Amaury da Cunha

« Une fable noire » : ainsi l'écrivain et photographe Amaury da Cunha décrit-il l'aura de légende qui entoure Minnie Dean, personnage bien connu en Nouvelle-Zélande. Nourrice (ou plutôt « baby farmer », selon le terme vaguement inquiétant usité à l'époque), elle fut jugée et condamnée à la pendaison, en 1895, à la suite de la mort de deux nourrissons dont elle avait la charge. Elle dissimula les cadavres dans un carton à chapeau avant de les enterrer dans un jardin? Négligence criminelle ou meurtre prémédité ? Minnie devint un objet de haine et de fureur, dont on suivit le procès avec passion, et l'exécution avec satisfaction. Elle s'empara ensuite de l'imaginaire collectif néo-zélandais, jusqu'à devenir une sorte de croque-mitaine, héroïne de comptines propres à effrayer les enfants.

C'est sur les traces de cette femme honnie, immigrée venue d'Écosse, sans doute dans l'espoir de se réinventer aux antipodes, qu'est parti Amaury da Cuhna. Il rejoint la Nouvelle-Zélande le temps d'une résidence d'écriture, et questionne tous ceux qui auraient pu s'intéresser à son héroïne, de Jane Campion à Fiona Kidman, en passant par quelques personnages fantasques qui partagent son obsession pour la criminelle. « Tous les aficionados de Minnie étaient-ils des timbrés ? Je ne m'excluais pas de cette liste de fous patentés. » L'enquête, littéraire, est aussi une exploration intime. Pourquoi une histoire s'empare-t-elle de nous ? C'est l'un des mystères explorés avec élégance [...] Lire la suite