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Rebondissement dans l'enquête sur Magnanville

Un homme de 24 ans a été mis en examen lundi pour complicité d'assassinats sur personnes dépositaires de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste, dans l'enquête sur la mort d'un couple de policiers, tués chez eux le 13 juin 2016 à Magnanville, a-t-on appris de source judiciaire. /Photo d'archives/REUTERS/Charles Platiau

PARIS (Reuters) - Un homme de 24 ans a été mis en examen lundi pour complicité d'assassinats sur personnes dépositaires de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste, dans l'enquête sur la mort d'un couple de policiers, tués chez eux le 13 juin 2016 à Magnanville, a-t-on appris de source judiciaire.

Mohamed Lamine Aberouz est également mis en examen pour complicité de séquestration d'un mineur de moins de 15 ans et participation à une association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation de crimes d'atteintes aux personnes.

L'enfant de trois ans des victimes, Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider, avait été retrouvé indemne à l'issue de l'assaut du Raid lors duquel l'assassin présumé, Larossi Abballa, a été abattu.

Mohamed Lamine Aberouz a été placé en détention provisoire, précise-t-on de même source.

C'est le frère d'un des deux hommes mis en examen dans ce dossier dès juin 2016 pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, Charaf-Din Aberouz et Saad Rajraji, eux-mêmes en détention provisoire.

Son profil génétique a été mis en évidence sur l'ordinateur portable des victimes utilisé par Larossi Abballa pour revendiquer ce double assassinat, dit-on de source judiciaire.

"C'est un vrai rebondissement dans l'enquête", a-t-on déclaré à Reuters de source policière.

Mohamed Lamine Aberouz, lui-même radicalisé et membre de l'entourage de Larossi Abballa, avait déjà été placé en garde à vue et entendu dans le cadre de l'enquête.

Mais c'était avant la découverte de son ADN sur l'ordinateur des victimes et au fichier national des empreintes génétiques, ce qui a relancé l'intérêt des enquêteurs à son sujet.

La présence de son ADN sur l'ordinateur des deux policiers remet en question l'hypothèse, jusque-là privilégiée, selon laquelle Larossi Abballa aurait agi seul.

Le groupe Etat islamique (EI) avait revendiqué l'assassinat de Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider via son organe de communication Amaq.

Selon des sources policière et judiciaire, Mohamed Lamine Aberouz avait déjà été mis en examen dans l'enquête sur la tentative d'attentat aux bonbonnes de gaz de Notre-Dame, à Paris, pour non dénonciation de crime terroriste, en raison de ses liens avec une des jeunes femmes impliquées.

Les deux hommes mis en examen en juin 2016, Charaf-Din Aberouz et Saad Rajraji, avaient pour leur part été condamnés en septembre 2013 à de la prison ferme en même temps que Larossi Abballa, lors du procès d'une filière djihadiste à destination du Pakistan.

(Emmanuel Jarry, avec Service France, édité par Yves Clarisse)