Nouvelle frappe israélienne sur une école à Gaza, la Défense civile déplore au moins 90 morts
La guerre menée par l'armée israélienne a fait, selon le Hamas, près de 40.000 morts dans le petit territoire palestinien assiégé, où la quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants ont été déplacés.
La Défense civile de la bande de Gaza administrée par le Hamas a affirmé ce samedi 10 août qu'au moins 90 personnes avaient péri dans une nouvelle frappe israélienne sur une école de la ville de Gaza, deux jours après que deux autres établissements ont été visés.
L'armée israélienne a affirmé avoir "frappé avec précision des terroristes du Hamas qui officiaient au sein d'un centre de commandement et de contrôle du Hamas placé dans l'école Al-Tabai'een".
"Massacre atroce"
La frappe sur l'"école Al-Tabai'een, dans le secteur d'Al-Sahaba à Gaza-Ville", a fait "90 morts et il y a des dizaines de blessés supplémentaires", a indiqué le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal. Il avait dans un premier temps fait état de 40 tués et de dizaines de blessés.
Mahmoud Bassal a décrit un "massacre atroce", évoquant des corps en feu. Selon cette source, l'école a été visée à trois reprises et hébergeait "des déplacés palestiniens".
Ce jeudi, la Défense civile de Gaza avait rapporté que des frappes israéliennes sur deux écoles de Gaza-Ville avaient fait 18 morts. L'armée israélienne avait également affirmé que ces établissements abritaient des centres de commandement du Hamas.
Des millions de déplacés
Israël a accepté de reprendre le 15 août les discussions sur une trêve dans la bande de Gaza, où l'armée a lancé vendredi une nouvelle opération à Khan Younès, après un appel pressant des pays médiateurs face au risque d'escalade militaire au Moyen-Orient.
L'Iran, qui soutient le Hamas et d'autres groupes armés dans la région, a accusé ce jeudi Israël de chercher à "étendre" la guerre déclenchée le 7 octobre par l'attaque du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien.
Après dix mois de guerre, l'armée israélienne continue à combattre le Hamas dans le territoire palestinien, en particulier dans des zones qu'elle avait annoncé contrôler.
L'armée a déclaré ce vendredi être engagée dans des combats "au sol et souterrains" dans la région de Khan Younès, la grande ville du sud du territoire réduite en ruines, où des frappes aériennes ont visé "plus de 30 cibles terroristes du Hamas".
Elle avait appelé jeudi la population à évacuer des quartiers de l'est de la ville. Poussés encore une fois sur les routes, des foules de civils ont fui à pied, en voiture, entassés sur des remorques avec matelas et bagages.
"Nous avons été déplacés 15 fois, ça suffit", lance un homme, Mohammed Abdeen. Un autre déplacé, Ahmed Al-Najjar, crie sa colère: "Assez d'humiliation. Arrêtez cette farce".
Le bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) a estimé vendredi "qu'au moins 60.000 Palestiniens se sont déplacés vers l'ouest de Khan Younès au cours des 72 dernières heures", après également des ordres d'évacuation dans le nord du territoire.
40.000 morts
La guerre a fait, selon le Hamas, près de 40.000 morts dans le petit territoire palestinien assiégé, où la quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants ont été déplacés, exacerbant les tensions entre d'une part l'Iran et ses alliés, notamment le Hezbollah libanais, et Israël de l'autre.
Les craintes d'un embrasement ont redoublé après l'assassinat, le 31 juillet à Téhéran, du chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, attribué à Israël, et celui, la veille, du chef militaire du Hezbollah libanais, Fouad Chokr, tué dans une frappe israélienne près de Beyrouth.
Jeudi, les trois pays médiateurs, Qatar, États-Unis et Égypte, ont appelé à la reprise le 15 août des discussions indirectes en vue d'une trêve, indiquant qu'un accord-cadre était "maintenant sur la table, et qu'il ne manquait que les détails de son application".
Israël a accepté d'envoyer "le 15 août une délégation de négociateurs à l'endroit qui sera convenu pour conclure les détails de concrétisation d'un accord", a annoncé le Premier ministre, Benjamin Netanyahu.
Son ministre de la Défense, Yoav Gallant, a souligné "l'importance de parvenir rapidement à un accord qui garantira le retour des otages" retenus à Gaza.