Nouvelle flambée de violences à Bangui

BANGUI (Reuters) - Les affrontements de ces deux derniers jours à Bangui, la capitale de la Centrafrique, ont fait au moins six morts et contraint des centaines d'habitants à fuir leur maison, a-t-on appris mercredi auprès des autorités. Ce nouveau cycle de violences a éclaté tard mardi soir par la mise à sac de plusieurs maisons d'un quartier proche de la résidence de la présidente intérimaire Catherine Samba Panza, sur la rive de l'Oubangui. Il s'est poursuivi mercredi par des affrontements entre des miliciens chrétiens anti-Balaka et des casques bleus de l'Onu. Trois miliciens ont été tués et quatre soldats de la Minusca, la Mission des Nations unies déployée au côté des soldats français de l'opération Sangaris, ont été blessés. Trois autres personnes ont péri, dont deux dans l'incendie de maisons, et plusieurs centaines de personnes se sont réfugiées dans l'église catholique Saint-Paul, selon le maire du quartier, Joseph Tagbale. La semaine dernière, Bangui avait déjà été en proie à trois jours d'affrontements d'une intensité inédite depuis des mois et qui ont fait au moins dix morts. Pour le gouvernement intérimaire, ce regain de violences est coordonné par une "coalition de forces négatives" et s'inscrit dans un projet de coup d'Etat. Les anti-balaka, comme les rebelles musulmans de la Séléka, réclament la démission de Catherine Samba-Panza. (Crispin Dembassa-Kette; Marc Angrand et Henri-Pierre André pour le service français)