Nouvelle flambée de violence en Libye

BENGHAZI, Libye (Reuters) - Tripoli a été violemment bombardée dans la nuit et de nouveaux affrontements ont éclaté sur une base aérienne proche de la capitale libyenne, malgré les appels de l'Onu à une trêve mondiale au nom de la lutte contre le coronavirus, dont un premier cas vient d'être signalé en Libye.

Selon des habitants, les bombardements ont été d'une intensité sans précédent depuis plusieurs semaines.

L'armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar, qui tient l'est du pays, tente de s'emparer de Tripoli depuis près d'un an avec l'appui des Emirats arabes unis, de l'Egypte et de la Russie. Le gouvernement d'entente nationale (GEN) reconnu par la communauté internationale, qui siège dans la capitale, a quant à lui obtenu le soutien de la Turquie.

Selon les deux camps, les forces fidèles au GEN viennent de lancer une offensive contre l'ANL sur la base aérienne d'Al Ouatiya, 125 km à l'ouest de Tripoli. La base a déjà été le théâtre d'intenses combats au début du conflit. Les troupes gouvernementales disent avoir agi en représailles au bombardement de Tripoli.

Une nouvelle aggravation du conflit pourrait être catastrophique pour des services sanitaires déjà très fragiles et débordés, alors que le premier cas libyen de la maladie due au coronavirus a été confirmé mardi. Le secrétaire général des Nations Unies avait lancé la veille un appel au cessez-le-feu partout dans le monde afin que tous les Etats puissent se consacrer à la lutte contre la pandémie.

(Ayman al-Warfalli avec Angus McDowall à Tunis, version française Jean-Philippe Lefief)