Nouvelle-Calédonie: le déroulement du référendum placé sous haute sécurité

Une urne dans un bureau de vote à Nouméa, le 4 octobre 2020 - Theo Rouby © 2019 AFP
Une urne dans un bureau de vote à Nouméa, le 4 octobre 2020 - Theo Rouby © 2019 AFP

Un important dispositif de sécurité qui se veut "rassurant" et "dissuasif", avec l'envoi de 2000 gendarmes, policiers et militaires, sera déployé en Nouvelle-Calédonie pour encadrer le déroulement du troisième référendum sur l'indépendance prévu le 12 décembre, ont indiqué ce vendredi ses responsables.

"L'Etat se tient prêt pour assurer un déroulé sincère et sécurisé du scrutin", a déclaré le haut-commissaire de la République, Patrice Faure, lors de la présentation à la presse de cette "manoeuvre en renforts". Il était accompagné des dirigeants des différentes forces impliquées (gendarmerie, police, armée).

Près de 2000 renforts humains vont être acheminés jusqu'à début décembre sur le "Caillou". Ils sont notamment constitués de 1400 gendarmes dont 15 escadrons de mobiles, d'une centaine de policiers et de 250 militaires. S'y ajoutent en matériel, 160 véhicules, 30 engins blindés et des équipements d'information et de communication ainsi que deux hélicoptères Puma et un avion Casa de l'armée.

"Ce n'est pas un scrutin classique au titre des enjeux et des attentes. Ce dispositif compte deux fois plus d'effectifs que lors du premier référendum en 2018, il se veut rassurant, dissuasif et réactif", a déclaré le général de gendarmerie Christophe Marietti, en charge de l'opération.

Faire face à "tous types de situation"

Il a précisé que l'antenne locale du GIGN sera par ailleurs renforcée "pour faire face à tous types de situation" ainsi que l'action judiciaire, qui bénéficiera de "60 enquêteurs supplémentaires". Les renforts ont "vocation à rester sur le territoire tant que la situation l'exigera".

Une cellule dédiée à la cybersurveillance "pour traiter dans les plus brefs délais les appels à la violence ou à la haine sur les réseaux sociaux" a également été mise sur pied.

Dans le cadre du processus de décolonisation par étapes de l'accord de Nouméa (1998), 185.004 électeurs calédoniens sont appelés à répondre pour la troisième fois le 12 décembre à la question: "Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante?"

Lors des deux précédents votes, les 4 novembre 2018 et 4 octobre 2020, ils avaient choisi le maintien dans la France à 56,7% puis à 53,3%.

Le Covid-19 va-t-il repousser le scrutin?

Pointant l'épidémie de Covid-19 qui frappe l'archipel, les indépendantistes du FLNKS ont appelé jeudi leurs militants à ne pas participer à ce scrutin crucial, suscitant des interrogations sur son maintien ou pas.

Sollicité sur le sujet, Patrice Faure n'a fait aucun commentaire: "pour le moment, je me contente de l'organiser pour le 12", a-t-il dit.

Article original publié sur BFMTV.com