Nouvelle-Calédonie: quel bilan trois mois après le début des émeutes?
Il y a trois mois, la Nouvelle-Calédonie se soulevait contre le dégel du corps électoral, projet de loi voté par le gouvernement français et perçu comme un passage en force par les indépendantistes. L'archipel s'est rapidement embrasé : routes bloquées, commerces incendiés, tensions avec les forces de l'ordre. Dix personnes ont perdu la vie et les nombreux dégâts continuent de paralyser la vie économique des Calédoniens.
Ces trois mois de révolte ont laissé de profondes séquelles dans l'archipel. L'heure est aujourd'hui à la reconstruction, mais le chantier est colossal. Le gouvernement local chiffre les dégâts à 2,2 milliards d'euros. Un salarié sur cinq en Nouvelle-Calédonie a été mis au chômage plein ou partiel. L'État a débloqué une enveloppe de 300 millions d'euros qui sera bientôt épuisée. Une aide supplémentaire devrait être votée dans la prochaine loi de finances, avant la fin de l'année, qui prévoit le budget de l'État pour 2025.
Tout ça vient s'ajouter à un modèle économique qui était déjà mal en point avant les évènements du 13 mai 2024. Selon l'Insee, un Néocalédonien sur cinq vit sous le seuil de pauvreté. Et les 10 % les plus riches ont des revenus huit fois plus élevés que les plus modestes qui sont majoritairement des Océaniens. Ce sont eux qui ont le plus de difficulté à accéder à l'emploi ou à l'éducation.
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