Nouvelle-Calédonie: un congrès indépendantiste avant des discussions sur l’avenir du territoire
Le Front de libération kanak socialiste (FLNKS) se réunit samedi 25 et dimanche 26 janvier. La ligne dure était sortie gagnante du précédent congrès. Elle tentera à nouveau d’imposer des choix clivants qui pourraient avoir de sérieuses conséquences sur les discussions sur l’avenir du territoire qui doivent s’ouvrir prochainement à Paris. Le lieu choisi pour ce 44ᵉ congrès du FLNKS ne doit d’ailleurs rien au hasard.
Avec notre envoyée spéciale à Saint-Louis au Mont-Dore, Charlotte Mannevy
Au cœur de la tribu de Saint-Louis, le lieu dit Les quatre cocotiers n’est autre que le fief de Christian Tein, le leader de la CCAT, la Coordination des actions de terrain, à l’origine de la mobilisation contre une réforme électorale qui a dégénéré en émeutes le 13 mai dernier.
Christian Tein est en détention provisoire pour son rôle présumé dans l’organisation des violences, ce qui ne l’a pas empêché d’être porté à la tête du FLNKS, il y a six mois.
Et ses soutiens veulent désormais le voir sur la liste de la délégation qui doit aller. « Il est présumé innocent. Donc, c'est important de le rappeler : il y a la présomption d'innocence », martèle Muneiko Haocas, président du Mouvement nationaliste souverainiste indépendantiste. « Aujourd'hui, l'État français détient sous les verrous le président et le leader de la mouvance indépendantiste. Et il est important qu'il soit présent à la table des négociations. »
Une demande portée par la frange radicale qui ne fait pas l’unanimité, car elle risquerait de mettre un terme aux discussions avant même d’avoir commencé. La leader non indépendantiste Sonia Backes a prévenu : « Je ne discuterai pas avec Christian Tein sous bracelet électronique. »