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La nouvelle bipolarisation politique peut-elle profiter à Marine Le Pen ?

Dans un essai* convaincant, le politologue Jérôme Sainte-Marie décrypte la bipolarisation de la société autour des blocs élitiste et populaire. L’auteur n’exclut pas que Marine Le Pen rafle la mise de cette polarisation en 2022.

Politologue et sondeur reconnu, Jérôme Sainte-Marie nous ressert la thèse revisitée des élites contre le peuple. Une opposition séculaire que l’auteur reformule en «bloc élitaire» vs «bloc populaire». Exit donc le clivage droite/gauche. Dans son essai convaincant et truffé de références historiques, ce spécialiste de l’opinion dessine les contours de cette nouvelle géographie politique et sociale. Il détaille longuement le fameux «bloc élitaire» constitué autour du vote macroniste. Un bloc loin d’être homogène puisque formé de trois cercles: le 1% des contribuables les plus fortunés, le "monde des cadres" et les retraités (14% d’entre eux ont voté pour le candidat Marcheur en 2017 et 30% pour la liste Loiseau deux ans plus tard), devenus macronistes «par procuration voire précaution». «Emmanuel Macron a réalisé la convergence entre libéralisme culturel et libéralisme économique», écrit-il.

La "montée aux extrêmes"

Selon lui, la dernière élection présidentielle s’est soldée par le «triomphe du libéralisme unifié sur le populisme divisé, c’est à dire d’Emmanuel Macron sur Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon», analyse-t-il. Une « histoire qui n’est pas finie » pour suit Jérôme Sainte-Marie. Contrairement à beaucoup de ses confrères sondeurs, il n’exclut pas une victoire en 2022 de la patronne du Rassemblement National à cause de cette même dynamique des blocs alimentée par des conflits sociaux (gilets jaunes, grève du 5 décembre...) toujours plus radicaux. Le politologue prédit dans un ultime chapitre une inexorable et ravageuse « montée aux extrêmes » conséquence du choc entre « deux forces politiques qui représentent deux mondes aux intérêts et aux affects opposés ».

*« Bloc contre Bloc, la dynamique du macronisme »(...)


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