Nouvel assouplissement monétaire en Chine

La Banque populaire de Chine (PBoC) a décidé d'abaisser coefficient des réserves obligatoires des banques -une première depuis mai 2012 pour l'ensemble du secteur, une mesure destinée à favoriser l'octroi de prêts afin de surmonter lealentissement de la croissance. /Photo d'archives/REUTERS/Petar Kujundzic

par Kevin Yao

PEKIN (Reuters) - La Banque populaire de Chine (PBoC) a annoncé mercredi un abaissement du coefficient des réserves obligatoires (RO), le premier en son genre pour l'ensemble du secteur bancaire depuis mai 2012, afin d'inciter les banques à prêter davantage et de surmonter un ralentissement de la croissance.

Cette décision n'a pas surpris les investisseurs, qui estimaient que la politique monétaire devait être encore assouplie pour relancer la croissance de la deuxième économie mondiale, tombée à un plus bas de 24 ans.

La PBoC a réduit le ratio des RO de 50 points de base, la même proportion qu'en mai 2012, à 19,5%, mesure qui prendra effet jeudi.

"La décision est conforme à ce qu'on attendait", commente Wen Bin (Minsheng Bank). "La banque centrale a tenté d'employer des outils monétaires de court terme pour injecter plus de liquidité mais ça semblait insuffisant; donc elle devait réduire les RO", a-t-il ajouté, précisant qu'il n'attendait rien de plus du point de vue monétaire durant le premier trimestre.

La PBoC a précisé que les RO seraient encore abaissées d'un demi-point pour les banques urbaines et rurales qui prêtent aux PME.

La Chine avait réduit les RO pour certaines banques l'an dernier.

De l'avis de certains analystes, la décision de la banque centrale s'expliquerait peut-être par le fait que l'activité dans le secteur manufacturier s'est, contre toute attente, contractée pour la première fois depuis près de deux ans et demie en janvier.

"Le principal motif c'est que l'indice PMI a été bien plus bas que prévu en janvier donc, s'il n'y a pas d'autres initiatives monétaires, il se peut fort bien que la croissance du PIB de la Chine soit inférieure à 7% au premier trimestre", explique Liu Li-gang, économiste d'ANZ.

L'institut d'émission avait annoncé une baisse des taux directeurs inattendue le 21 novembre dernier, la première en plus de deux ans, une décision qui visait à soutenir la croissance de son économie face à la multiplication des signes de ralentissement.

La croissance de la Chine a ralenti à 7,4% en 2014, la plus faible en 24 ans, contre 7,7% en 2013.

L'économie chinoise restera confrontée à de sévères difficultés cette année, que ce soit le marasme persistant du marché immobilier, l'endettement des entreprises ou une demande à l'exportation qui risque de demeurer instable.

Des analystes interrogés par Reuters en janvier anticipaient une croissance de l'ordre de 7% en Chine cette année.

(Judy Hua, Koh Gui Qing, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Bertrand Boucey)