Nouveaux échanges de tirs entre Gaza et Israël, 25 morts en trois jours

Les échanges de tirs ont repris jeudi matin entre des groupes armés dans la bande de Gaza et Israël, au troisième jour d'une escalade ayant coûté la vie à plus de 20 Palestiniens, parmi lesquels des enfants.

Cette nouvelle flambée de violences, la plus importante entre des groupes armés à Gaza et Israël depuis août 2022, a débuté mardi par des frappes israéliennes sur le territoire palestinien, visant l'organisation Jihad islamique, considérée comme "terroriste" par l'Etat hébreu, l'Union européenne et les Etats-Unis.

Jeudi matin, l'armée a dit avoir de nouveau visé un site de lancement d'obus de mortier appartenant au Jihad islamique, dans le nord de la bande de Gaza. Elle avait auparavant indiqué avoir éliminé, avant l'aube, un chef militaire du mouvement.

L'organisation a indiqué à l'AFP qu'une nouvelle salve de roquettes avaient été tirées en matinée vers Israël, au moment où des sirènes d'alerte ont retenti dans des localités israéliennes, d'après l'armée.

Depuis que les tirs de roquettes ont commencé mercredi, 507 projectiles ont été lancés vers le territoire israélien, dont 154 ont été interceptés par le système de défense anti-aérien, d'après l'armée.

- "Déterminés" -

Les services de secours israéliens n'ont pas fait état de victime.

A Gaza, territoire contrôlé par les islamistes du Hamas, le ministère de la Santé a fait état de 25 morts, dont des enfants, et de 76 blessés, depuis mardi.

Des combattants du Jihad islamique et du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) ont notamment été tués, d'après ces groupes armés.

L’Iran, qui soutient le Jihad islamique, a dénoncé les "atrocités des sionistes".

"La Palestine et ses groupes de résistance sont unis, déterminés et équipés. Comme par le passé, le régime occupant" n'obtiendra "rien d'autre, en commettant des crimes, que la défaite", a déclaré sur son compte Twitter le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani.

Dans la ville de Gaza, les commerces sont fermés et les rues désertes jeudi matin, selon un journaliste de l'AFP sur place.

A Beit Lahia (nord), des habitants constatent les dégâts au lendemain d'une frappe israélienne ayant détruit une maison de trois étages.

"Je dis aux Israéliens: il y avait des enfants dans cette maison, pas de lance-missiles, pas d'armes", a déclaré Oum Rani al-Masri, 65 ans, qui y habitait.

Le Jihad islamique a affirmé que "les assassinats israéliens ne (resteraient) pas impunis et (que) toutes les options (étaient) sur la table pour la résistance".

Le Hamas a lui affirmé que les tirs de roquettes provenaient de "la résistance unifiée" et qu'ils constituaient une réponse "aux massacres" israéliens.

"Quiconque nous fait du mal, quiconque nous envoie des terroristes, en paiera le prix", a prévenu de son côté mercredi soir le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

- Tentatives de médiation -

L'Egypte, médiateur traditionnel entre les belligérants, s'active pour obtenir un cessez-le-feu.

Mohammed al-Hindi, responsable du département politique du Jihad islamique, est arrivé jeudi au Caire, a indiqué à l'AFP une source au sein de l'organisation palestinienne, sous couvert d'anonymat.

Les Etats-Unis ont insisté "sur la nécessité d'une désescalade et d'empêcher de nouvelles pertes humaines", tandis que le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est dit "très inquiet".

- "Sous le choc" -

Depuis les premiers tirs de roquettes palestiniennes, des sirènes se sont déclenchées jusque dans la métropole israélienne de Tel-Aviv et à Beersheva (sud).

A Ashkelon, à une vingtaine de km de la bande de Gaza, les commerces sont ouverts jeudi et les habitants vaquent à leurs occupations.

"Ce n'est pas la première fois que ma maison est touchée (par des roquettes) mais je n'ai pas peur", a dit à l'AFP Miriam Keren, 78 ans, dont la remise a été entièrement détruite et la voiture endommagée. "On est sous le choc au début mais on a pas peur, c'est juste très désagréable".

En août 2022, trois jours d'affrontements entre Israël et le Jihad islamique avaient causé la mort de 49 Palestiniens, dont au moins 19 enfants d'après l'ONU. Plus d'un millier de roquettes avaient été tirées de Gaza vers Israël, faisant trois blessés.

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