Un nouveau traitement freine la progression de la maladie d’Alzheimer
Le laboratoire pharmaceutique Eli Lilly a annoncé dans un communiqué de presse diffusé le 3 mai que son nouveau traitement contre la maladie d’Alzheimer ralentit le déclin cognitif des malades de 35 %. Le donanemab, c’est le nom du médicament, est un anticorps dirigé contre les plaques amyloïdes, des agrégats de protéines qui congestionnent les neurones et provoquent la maladie.
Quand la firme américaine se félicite de cette avancée, d’autres “s’inquiètent du risque de graves gonflements et d’hémorragies cérébrales”, rapporte la revue New Scientist.
L’essai clinique qui a permis l’évaluation du donanemab a impliqué 1 200 personnes âgées de 60 à 85 ans, toutes à des stades précoces de la maladie d’Alzheimer, qui ont reçu, en intraveineuse, le traitement ou un placebo durant 18 mois. Au début et à la fin du test, chaque participant a fait l’objet d’un “bilan cognitif évaluant leur capacité à discuter, gérer leurs finances ou encore effectuer des tâches du quotidien”, détaille New Scientist.
Au bout d’un an et demi, le déclin cognitif du groupe de volontaires ayant reçu l’anticorps a ralenti de 35 % par rapport à celui du groupe des personnes n’ayant pas reçu de traitement. “Ces résultats sont très encourageants”, estime Bruce Brew, neurologue à l’université de Nouvelle-Galles du Sud, en Australie, interrogé par l’hebdomadaire britannique. “Même si les résultats complets doivent encore être publiés, les données livrées [par la firme] montrent un ralentissement significatif d’Alzheimer.”
Hémorragies et œdèmes
En revanche, Susan Kohlhaas, chercheuse au Centre de recherche sur la maladie d’Alzheimer du Royaume-Uni, juge que “les effets du traitement sont modestes”, tout en se félicitant : “Nous sommes ‘à l’aube’ de nouvelles thérapies pour la maladie.”
Surtout, le donanemab n’est pas sans effet secondaire. Eli Lilly a révélé que “24 % des personnes sous traitement ont souffert d’œdèmes cérébraux sans qu’aucun cas ne soit relevé dans le groupe placebo”, rapporte New Scientist. À cela s’ajoutent des hémorragies cérébrales qui ont touché 31 % des personnes sous donanemab contre 13 % dans le groupe témoin. “Il existe des risques d’effets secondaires graves qui doivent être pleinement examinés avant que le donanemab puisse être commercialisé et utilisé”, estime Susan Kohlhaas.
[...] Lire la suite sur Courrier international