Nouveau remaniement ministériel en Algérie

ALGER (Reuters) - Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a procédé samedi à un remaniement ministériel qui concerne notamment les postes de l'Energie et des Finances, alors que la diminution des recettes tirées du pétrole et du gaz pèse sur les finances de l'Etat. Nouredine Bouterfa, le PDG de la société publique Sonelgaz, est nommé ministre de l'Energie en remplacement de Salah Khebri, tandis que le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, est remplacé par l'actuel ministre délégué chargé du budget, Hadji Baba Ammi. Il s'agit du cinquième remaniement du gouvernement du Premier ministre Abdelmalek Sellal depuis sa nomination en 2012. Salah Khebri et Abderrahmane Benkhalfa n'étaient en poste que depuis un an. Ils étaient entrés au gouvernement lors du dernier remaniement en mai 2015. La raison du remaniement n'a pas été précisée mais il intervient à un moment où des vues divergentes se sont exprimées sur la façon de relancer la croissance économique. L'Algérie a pris un certain nombre de mesures pour s'adapter à la baisse des prix des hydrocarbures, avec notamment le relèvement des prix de l'électricité et des carburants, une réduction des projets d'infrastructures et une réduction des dépenses budgétaires. Le débat est vif entre les réformateurs qui souhaitent rendre l'économie algérienne moins dépendante des recettes liées à l'exploitation des hydrocarbures et la vieille garde qui souhaite conserver un système économique dominé par l'Etat. L'incertitude est renforcée par les interrogations autour du sort du président Abdelaziz Bouteflika. Certains anticipent une démission du chef de l'Etat avant la fin de son mandat prévue en 2019. Autre changement annoncé samedi : la création d'un poste de ministre délégué chargé de l'Economie numérique et de la modernisation des systèmes financiers qui est confié à Mouatassem Boudiaf. Celui-ci est expert en économie numérique et en systèmes bancaires, précise l'agence de presse officielle, Algérie Presse Service. Dans un communiqué distinct, la présidence annonce aussi la nomination de l'ancien ministre des Affaires étrangères Boualem Bessaiah comme ministre d'Etat, Conseiller spécial et représentant personnel du président de la République. Le mois dernier, le président Bouteflika a limogé le président de la banque centrale, Mohammed Laksaci, qui occupait son poste depuis plus de dix ans. Ce dernier avait été critiqué pour sa gestion de la baisse des cours du pétrole. Le pétrole et le gaz représentent 60% du budget de l'Etat et près de 95% des exportations de l'Algérie. Les réserves de changes s'élèvent à environ 140 milliards de dollars (124 milliards d'euros) mais elles sont en baisse. Les recettes tirées de l'énergie ont diminué d'environ 50% en 2015. (Hamid Ould Ahmed; Danielle Rouquié pour le service français)