Nouveau Premier ministre: ce qu’il faut retenir de la première journée de consultations de Macron

Une "solution de stabilité pour le pays". Plus d'un mois et demi après le second tour des législatives, le chef de l'État a débuté des consultations avec les présidents des groupes parlementaires et les chefs de parti, censées déboucher sur la nomination d'un Premier ministre. Ces consultations, qui doivent durer jusqu'à lundi, ont été lancées avec le Nouveau Front populaire, qui veut faire nommer Lucie Castets à Matignon.

• Macron promet une nomination "rapide"

Emmanuel Macron s'est ensuite entretenu avec les centristes de Liot et les Radicaux de gauche en fin de journée. Le dernier groupe attendu est le Rassemblement national, lundi 26 août, accompagné du président contesté des LR Éric Ciotti. Les présidents du Sénat Gérard Larcher et de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet seront également entendus.

Selon le chef du parti socialiste, Olivier Faure, Emmanuel Macron a promis une nomination "rapide" à Matignon. Et le président a annoncé qu'il comptait rendre compte aux Français des résultats des consultations menées à partir d'aujourd'hui à l'Élysée, a appris BFMTV de sources concordantes.

Le nom du nouveau Premier ministre pourra-t-il être connu dès mardi 27 août? Rien n'est moins sûr: selon l'entourage du président à BFMTV, de nouvelles consultations mardi ne sont pas "exclues". Pour autant, il a prévu de "rendre compte" aux Français des consultations débutées aujourd'hui, reste à savoir sous quelle forme.

• Le NFP prêt à "construire des coalitions"

Les représentants de la coalition de gauche ont donc été les premiers reçus à l'Élysée ce vendredi matin. Étaient notamment présents Lucie Castets, la cheffe des Verts Marine Tondelier, le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard, le chef du Parti socialiste Olivier Faure et le leader communiste Fabien Roussel.

Comme l'a relaté un participant du NFP à BFMTV, le début de l'entretien était principalement un dialogue entre Emmanuel Macron et la candidate à Matignon. Le chef de l'État l'a notamment interrogée sur l'intention du NFP à élargir sa "majorité", ou encore sur la présence d'insoumis au sein du gouvernement.

Si, selon un représentant NFP, le chef de l'État "n'a jamais admis qu'il fallait un gouvernement de gauche", "il a dit qu'il fallait qu'il y ait un changement".

"Le président de la République a dit à la fin: 'vous avez été très clairs, je vais continuer mes consultations' comme si rien ne s'imposait à lui, comme s’il allait composer son marché", a conclu un participant à BFMTV.

À l'issue de la réunion, Lucie Castets a décrit une "discussion très riche". "Néanmoins, la tentation semble encore présente pour le président de composer son gouvernement", a-t-elle regretté. "Nous lui avons dit que c'était à la force politique arrivée en tête, le Nouveau Front populaire, de composer un gouvernement", a-t-elle ajouté, se disant prête "dès aujourd'hui" à "construire des coalitions".

• Le camp présidentiel veut un Premier ministre hors majorité

Après la gauche, les représentants du camp présidentiel ont déjeuné avec le président à l'Élysée, dont Édouard Philippe, François Bayrou et Gabriel Attal. Selon nos informations, un consensus a rapidement été trouvé entre les participants: il n'y aura aucun insoumis dans le futur gouvernement.

Dans un message envoyé à ses collègues, que BFMTV a pu consulter, le Premier ministre démissionnaire Gabriel Attal a indiqué avoir "défendu la nomination d'un nouveau Premier ministre ne venant pas des partis du bloc central avec un gouvernement représentant un large spectre de sensibilités de la gauche à la droite républicaines, qui permettrait probablement d'avancer dans l'intérêt des Français".

Gabriel Attal a par ailleurs proposé à Emmanuel Macron "un pacte d'action pour les Français", c'est-à-dire une "base programmatique rappelant nos valeurs et nos projets, tendant la main aux autres forces politiques avec des ouvertures sur la justice fiscale s'agissant des super-profits, ou sur les questions institutionnelles".

• Les LR menacent d'une "motion de censure" en cas de ministre LFI

Les représentants du parti Les Républicains ont ensuite succédé à ceux du camp présidentiel, à savoir Laurent Wauquiez, Bruno Retailleau et Annie Genevard. À leur sortie du palais de l'Élysée, le chef des députés Républicains à l'Assemblée, Laurent Wauquiez, a assuré que ses députés voteraient "immédiatement une motion de censure" contre un gouvernement comprenant des LFI.

"Le sentiment que le premier objectif d'Emmanuel Macron est de montrer qu'il y a un blocage partagé par beaucoup sur la question de LFI... Et qu'en conséquence la nomination de Lucie Castets est impossible", ont indiqué les entourages des participants LR à BFMTV.

Article original publié sur BFMTV.com