Nouveau Premier ministre: le PS n'appelle pas "à ce stade" à manifester contre la décision de Macron
Le parti d'Olivier Faure ne décolère pas après qu'Emmanuel Macron a balayé la désignation d'un gouvernement issu du Nouveau Front populaire. À gauche, tous les partis n'ont pas recours aux mêmes méthodes toutefois. Alors que La France insoumise appelle à la mobilisation et demande la destitution du président de la République, les socialistes se concentrent sur la censure du futur gouvernement.
Même colère à gauche, mais des recours différents. La décision d'Emmanuel Macron de ne pas nommer un gouvernement issu du Nouveau Front populaire, au nom de la "stabilité institutionnelle", ce lundi 26 août à l'issue d'un premier cycle de concertations, a provoqué l'ire de la gauche.
"Coup de force", "déni de démocratie"... Les réactions pleuvent de la part des quatre partis de gauche. Et pour le bloc du NFP qui a remporté le plus grand nombre de députés aux législatives (193), la déception est grande.
La France insoumise a immédiatement réagi en annonçant dans un communiqué une procédure de destitution du chef de l'État. Le parti mélenchoniste a ensuite appelé les électeurs de gauche à se mobiliser dans la rue le 7 septembre. "À l'appel des organisations de jeunesse, nous marcherons le 7 septembre (...) Soyons présents massivement, a indiqué LFI.
Mais tous à gauche ne brandissent pas les mêmes menaces. Notamment le parti socialiste qui s'est rapidement désolidarisé de cette nouvelle initiative des Insoumis par la voix de certains de ses membres.
L'arme de la motion de censure
Plusieurs dans le parti d'Olivier Faure expliquent, en effet, préférer la censure institutionnelle du futur gouvernement à d'autres types de réactions, "en priorité". Sur France info ce 27 août, le secrétaire général du PS, Pierre Jouvet, assume un désaccord avec LFI et confirme que la mobilisation du 7 septembre est un appel en solitaire, que le PS ne soutient pas.
Manifestation, destitution... "Il s'agit là une nouvelle fois d'un désaccord sur la façon de vous opposer (à la décision d'Emmanuel Macron, NDLR), même si la cause est commune?" l'a interrogé le journaliste de la chaîne publique.
"Tout à fait", a clairement répondu l'eurodéputé socialiste. "Nous n’appelons pas à aller dans la rue, à ce stade. Par contre, ce qui est sûr, c’est que s’il doit y avoir des mobilisations de la société civile elles s’exprimeront, nous les encouragerons (…). Mais le Parti socialiste, à ce stade, n’appelle pas à des mobilisations", a-t-il précisé, arguant également une question de priorité.
"L'arme de la censure"
"Je ne pense pas que ce soit la priorité du moment", a également réagi sur BFMTV ce mardi 27 août le député socialiste Arthur Delaporte.
Le parlementaire du Calvados ne condamne ni ne juge la position de ses alliés Insoumis au sein du NFP, mais n'appelle pas non plus à rejoindre leurs méthodes, à l'instar du secrétaire général du parti.
"Il y a plusieurs choses sur la table, il y a la question de la destitution... S'il y a des manifestations qui sont organisées et dans lesquelles les citoyens participent pourquoi pas... Mais je ne pense pas que ce soit la priorité du moment", a développé Arthur Delaporte.
"En tant que parlementaires, je sais qu'il y a une arme qui est entre nos mains, c'est la motion de censure", a poursuivi l'élu du parti à la rose.
"Si le président de la République décide de court-circuiter le Parlement, s'il décide d'écrabouiller les principes démocratiques fondamentaux, alors le gouvernement qui sera issu de ces choix devra faire face à une motion de censure", a-t-il assuré.
Les socialistes néanmoins "très en colère"
Malgré ces désaccords de forme au sein de l'alliance de gauche, le parti à la rose n'a pas mâché ses mots. "On ne peut pas accepter ce coup de force. Dans quelle démocratie, la principale force arrivée en tête aux législatives n'a pas la responsabilité de former un gouvernement? On est très en colère de ce refus", a ainsi insisté Arthur Delaporte sur BFMTV.
"J'espère qu'Emmanuel Macron va revenir sur sa décision et à la raison", a-t-il également vivement souhaité, persuadé qu'un gouvernement de coalition avec Lucie Castets à sa tête aurait été possible.
"Si elle avait été nommée par Emmanuel Macron, moi je sais très bien qu'elle n'aurait pas été censurée immédiatement parce qu'il n'aurait pas pu prendre cette responsabilité et par ailleurs parce qu'elle aurait engagé, avec l'ensemble des oppositions des cycles de discussions pour avancer sur des sujets de fond", a-t-il ainsi expliqué.
Sans évoquer la question des mobilisations, le patron des socialistes, Olivier Faure, avait dénoncé quelques heures plus tôt une "forfaiture" de la part du chef de l'État. Ce mardi 27 août il a décidé de ne pas participer à la journée de nouvelles concertations organisée par Emmanuel Macron.
"Je refuse de me porter complice d’une parodie de démocratie", a déclaré le député de Seine-et-Marne dans la matinale de France 2.
Le PCF favorable en revanche à une grande mobilisation
De son côté le parti communiste s'est montré favorable à l'idée d'une grande mobilisation de contestation. "J'appelle les Français à se mobiliser partout là où ils sont, dans les centres-villes, devant les préfectures", a déclaré sur X (ex-Twitter) Fabien Roussel ce mardi.
Les Écologistes n'ont pour l'instant pas communiqué officiellement sur le sujet.