Yahoo Actualités Nouveau Premier ministre : Olivier Faure précise ses critères (et écarte François Bayrou)
POLITIQUE - « Tout ce qui est bon à prendre je le prends. » Au lendemain de la rencontre à l’Élysée autour d’Emmanuel Macron pour discuter de la nomination d’un Premier ministre, le numéro 1 du Parti socialiste Olivier Faure a précisé ce mercredi 11 décembre les « conditions » exigées par son camp pour sortir de la crise politique.
Bien sûr, le premier secrétaire du PS continue de plaider pour que le prochain locataire de Matignon soit issu des rangs de la gauche. Mais le pouvoir de nomination revenant au président de la République qui n’a cessé de barrer à droite, Olivier Faure préfère mettre l’accent sur « les conditions » qui permettraient au Parti socialiste de travailler avec un futur chef de gouvernement, ou a minima, de ne pas le censurer.
La première d’entre elles ? Un changement de méthode. Olivier Faure réclame du remplaçant de Michel Barnier qu’il s’engage à ne pas avoir recours au 49.3, « en échange de quoi les oppositions renonceraient à une motion de censure » comme celle qui a fait tomber l’exécutif, avait-il déclaré à la sortie de l’Élysée. Un point qui selon lui ferait consensus au MoDem, chez Horizons et chez ses alliés écologistes et communistes. Ensuite, le socialiste réclame que le pouvoir d’achat soit érigé en objectif prioritaire. « Il faut faire un effort sur les salaires, sur le Smic et faire en sorte que nous ayons une conférence salariale qui permette de valoriser (le travail), y compris les métiers qui sont aujourd’hui sous-dotés », plaide-t-il.
Bayrou, « évidemment pas le bon choix »
Lors de cette réunion, Emmanuel Macron a dit son souhait de nommer un Premier ministre d’ici jeudi au plus tard. Sébastien Lecornu, Jean-Yves Le Drian… ou François Bayrou ? Ces derniers jours, le nom du maire de Pau est revenu avec insistance alors que la situation semble bloquée à l’Assemblée. En campagne pour récupérer le poste, il a déjeuné à deux reprises avec le chef de l’État au cours de la semaine et s’est dit prêt à « aider ». « On ne peut pas continuer comme ça : si je peux aider à ce qu’on sorte de tout ça, je le ferai », a-t-il déclaré le 8 décembre devant la presse.
Le centriste a quelques atouts dans sa manche, comme sa longue expérience politique, sa connaissance de l’Assemblée et des relations plutôt cordiales avec la gauche, vers laquelle Emmanuel Macron semble se tourner après avoir exclu le Rassemblement national des discussions. « J’ai de l’estime pour François Bayrou », reconnaît Olivier Faure. Mais pas au point de lui donner sa bénédiction pour Matignon, bien au contraire.
« Ce n’est évidemment pas le bon choix », tranche le député de Seine-et-Marne, au nom du respect du scrutin législatif qui a vu le camp présidentiel et ses alliés perdre des députés. « Il est celui qui a accompagné depuis 7 ans, pas à pas, le président de la République. Ce que nous demandons et ce que les Français veulent, c’est une rupture avec la politique conduite jusqu’ici. Ils ne veulent pas la continuité. Comment pourrait-on expliquer qu’après trois votes en un mois, on revient à un parti qui a été sanctionné ? », interroge-t-il.
« Il faudra que nous ayons une discussion avec celui ou celle qui sera nommé à Matignon », estime Olivier Faure. Car, « ce que je veux, c’est que quelle que soit la situation, nous puissions arracher des victoires pour les Français et les Françaises », assure-t-il, taclant au passage la France insoumise qui réclame impérativement la nomination d’un Premier ministre NFP, qui appliquerait son programme. Et assume, en attendant une éventuelle élection présidentielle anticipée, sa politique de la chaise vide.
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