Nouveau Premier ministre: Faure assure que le PS n'est pas "à vendre" avant d'être reçu par Macron à l'Élysée

Plaidant pour un accord de "non-censure" avec les autres forces de l'Assemblée, hors RN, les socialistes voient leur stratégie remise en cause par les insoumis. Si Manuel Bompard mettait en garde sur BFMTV contre une "forme de coalition avec les macronistes", Olivier Faure assure lui que le PS n'est pas à "vendre".

"Embrassons-nous, Folleville!". C'est le nom de la comédie-vaudeville d'Eugène Labiche et Auguste Lefranc, jouée au théâtre à partir du XIXe siècle et entrée depuis dans le langage courant, qu'a choisie Olivier Faure, premier secrétaire du PS, pour décrire la situation politique au lendemain de la démission du Premier ministre Michel Barnier. Ironique, l'expression désigne des démonstrations d'amitié ou de joie qui permettent d'oublier les différends ou qui occultent les problèmes.

Cette pièce, les socialistes n'ont pas envie de la jouer sur les planches de l'Élysée où plusieurs responsables du parti ont rendez-vous ce vendredi 6 décembre, alors qu'Emmanuel Macron cherche un nouveau Premier ministre.

Olivier Faure fait passer le message sur X: "Nous irons à l’Élysée parce que nous l’avons demandé. Mais certainement pas pour aller jouer un numéro d''Embrassons-nous folle ville'. Et si ce n'était pas suffisamment limpide, il ajoute: "Ceux qui pensent que le Parti socialiste est à vendre se trompent."

Une mise au point, au moment où les bisbilles socialo-insoumises repartent de plus belle face aux perspectives de l'après-Barnier. Les premiers ne plaident plus pour la nomination de Lucie Castets à Matignon. Plutôt que de s'attarder sur le casting, ils prêchent un accord de non-censure avec tous les partis, hors-RN, en l'échange duquel le prochain gouvernement s'engagerait à ne pas utiliser l'article 49.3 de la Constitution.

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Autrement dit: "Le NFP (Nouveau Front populaire) au gouvernement et le front républicain à l'Assemblée", résumait Olivier Faure dans Le Monde cette semaine. Une interview avec quelques mots aigre-doux envers La France insoumise, le premier secrétaire évoquant "une divergence fondamentale". "LFI veut parvenir à une situation de blocage qui obligerait Emmanuel Macron à démissionner (...) Nous, nous sommes pour redonner toute sa place au Parlement."

Si Les Écologistes appellent également à une solution "dans le cadre du front républicain", les insoumis ne sont pas en reste et mettent en cause la stratégie socialiste.

À l'image de l'interview de Manuel Bompard au micro de BFMTV, jeudi, sous forme de mise en garde: "S'ils veulent rester fidèles à leurs électrices et électeurs, il est évident qu'aller discuter ou négocier une forme de coalition avec les macronistes pour mettre en œuvre la continuité de la politique d'Emmanuel Macron, c'est une rupture avec les engagements pris devant les électrices et les électeurs."

De son côté, Emmanuel Macron s'est dit à la recherche d'un "arc de gouvernement" ce jeudi dans son allocution télévisée. Il recevra en début de matinée les dirigeants du camp macroniste (Renaissance, MoDem, Horizons, Radicaux, UDI), puis à midi les chef des députés socialistes Boris Vallaud et son homologue du Sénat Patrick Kanner, ainsi que le chef du parti Olivier Faure. En début d'après-midi, ce sera au tour des dirigeants de LR.

Ni LFI, ni Les Écologistes, ni les communistes n'ont été invités à l'Élysée à ce stade - de même que le RN - alimentant des spéculations sur une éventuelle tentative d'enfoncer un coin au sein de l'alliance de gauche.

Article original publié sur BFMTV.com