Nouveau Premier ministre: Carole Delga appelle la gauche à "s'ouvrir aux autres forces républicaines"
Emmanuel Macron "a le droit de refuser Lucie Castets" mais a "le devoir de choisir dans le bloc de gauche" pour nommer un Premier ministre, a estimé ce mercredi 28 août la présidente socialiste de la région Occitanie Carole Delga, dans une interview au Parisien.
"On va arrêter de se raconter des histoires: c'est le président de la République qui nomme un Premier ministre. Il a le droit de refuser Lucie Castets. Mais il a le devoir de choisir dans le bloc de gauche", déclare Carole Delga, qui sera reçue à l'Elysée jeudi matin.
Chercher des "alliances de non-censure"
Interrogée, elle cite les noms de Johanna Rolland, maire PS de Nantes, de l'ancienne ministre Cécile Duflot, de Bernard Cazeneuve, Fabien Roussel, Yannick Jadot ou Benoît Hamon.
Et ajoute avoir trouvé "désolant" que la candidature de Laurence Tubiana comme Première ministre du Nouveau Front populaire "n'ait pas été retenue", en raison du désaccord de La France insoumise. Elle affirme aussi n'être personnellement "candidate à rien".
"Je pense qu'il faut que la gauche présente un plan d'actions, une feuille de route pour changer la vie des gens et créer les conditions d'un dialogue. C'est sur cette base qu'elle peut chercher des alliances de non-censure à l'Assemblée nationale. Il faut s'ouvrir aux autres forces républicaines pour dégager des consensus", développe la présidente de la région Occitanie et de Régions de France.
Elle cite notamment, comme mesures, la revalorisation des salaires, "revenir à la retraite à 62 ans", un plan de réindustrialisation et l'instauration de la proportionnelle.
Critiques contre Jean-Luc Mélenchon
"Il faut que le président respecte le vote des Français qui ont dit non à l'extrême-droite, ont souhaité une rupture avec les politiques injustes et ont donné une prime à la gauche même si elle n'a pas de majorité absolue", juge-t-elle aussi.
Mais "ça ne peut pas être tout le programme, rien que le programme du Nouveau Front populaire, c'est ridicule", ajoute-t-elle, en référence aux déclarations de Jean-Luc Mélenchon au soir du second tour.
Sur le PS, dont l'université d'été s'ouvre jeudi à Blois, le premier secrétaire Olivier Faure, qui a refusé comme les autres partis du NFP de retourner à l'Elysée pour de nouvelles consultations, "aurait dû continuer à maintenir le dialogue, tout en restant très exigeant".
"Des positions ont été énoncées par le Premier secrétaire en son nom personnel sans délibération collective", juge Carole Delga, figure de la minorité du PS réfractaire à l'alliance avec LFI.