Nouveau naufrage meurtrier dans la Manche : la presse britannique désemparée
“Quand cette horreur va-t-elle s’arrêter ?” s’indigne The Spectator. Mardi 3 septembre, 12 personnes ont perdu la vie dans le naufrage de leur embarcation de fortune, au large de Boulogne-sur-Mer. “Les quelque 70 passagers cherchaient à rejoindre le Royaume-Uni”, précise l’hebdomadaire conservateur.
Avant ce nouveau drame de la migration, trente personnes avaient déjà péri en mer cette année, soit le bilan le plus élevé depuis 2021. En cause, d’après la presse britannique, le renforcement des patrouilles policières sur les côtes françaises. “La militarisation de la côte, financée en partie par Londres, s’accentue, avec le déploiement de caméras de surveillance, d’appareils infrarouges et de drones”, indique The Guardian. “Cela incite les passeurs à choisir des itinéraires toujours plus périlleux et à surcharger les embarcations”, explique le magazine londonien.
“Les bateaux sont souvent de mauvaise qualité, avec des planchers en bois qui s’effondrent sous le poids des passagers, ce qui semble s’être produit mardi.”
Un sinistre ballet
“Combien de temps encore allons-nous tolérer ces gangs criminels”, tonne le tabloïd Daily Mail, à la une de son édition du jour. Pour les journaux conservateurs, la lutte contre les traversées irrégulières de la Manche se joue en amont, avec le démantèlement des filières de passeurs. Un objectif commun affiché par Londres et Paris, mais “qui semble bloqué au stade d’effet d’annonce”, déplore le Spectator.
“Les journalistes présents sur les côtes du nord de la France ont une nouvelle fois assisté au sinistre ballet de sacs mortuaires transférés sur la terre ferme, soupire le Guardian. Et une fois de plus, les ministres britanniques et français se sont dits horrifiés devant cette tragédie.” Pour le journal de gauche, le drame humain ne peut cesser qu’avec l’ouverture de voies d’accès légales pour les demandeurs d’asile. “Durcir sans cesse les contrôles ne fera que pousser les personnes désespérées vers des voies de passage encore plus dangereuses.”
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